Freiburger historische Bestände - digital

196 RAMSAY

RAMSAY

ainsi dans une seule confrater-
nite les sujets de toutes les na-
tions. Quelle Obligation n'a-
t-on pas a ces liommes supe-
lieim, qui, sans interet glossier
, sans ecouter l'envie naturelle
de dominer, ont imagine
un etablissement, dont le but
unique est lareunion des esprits
et des coeurs, pour les rendre
meilleurs, et former dans la
suite des tems une natiori spirituelle
, ou, sans dexogex aux divers
devoixs., que la diffexence
des etats exige, on cxeexa un
peuple nouveau, qui, comp ose
de plusieuxs nations, les cimen-
texa toutes en quelque Sorte par
les liens de la vertu et de la
science."

„La saine morale est la se-
conde disposition requise dans
notre societe. Les oxdres xe-
ligieux fuxent etablis, pour rendre
les liommes Clixetiens pax-
faits , — les ordres militaixes,
pouxinspixex l\imoux de la belle
gloixe; POxdre des Fxee-Ma-
cons fut institue, poux former
cles liommes et des liommes ai-
mables, de bons citoyens et de '
bons sujets, inviolables dans
leurs promesses, fideles adora-
teurs du Dieu de Pamitie, plus
amateurs de la vertu que d.es re-
©ompenses.

„„Polliciti servare fidem.) san-
ctumque verari
Numen amicitiae, mores,
non munus, amare*" u

„Ce n'est pas cependant que
nous nous bornions aux vertus
purement civiles. Nous avons
parmi nous trois especes de con-
Jreres, des Novices ou des Ap~
■prentis, des Compagnons ou des
Profes, des Mahres ou des Par-
faits. Nous expliquons aux
prenaiers les vertus morales et.

fdiilantropes, — aux seconds
es vertus lieroiques, — aux
derniers les vertus suxhumaines

et divines ; de Sorte que notre
Institut renferme toute la plii-
losopliie des sentimens et toute
la tlieologie du coeur."
* „Comme une pliilosopliie severe
, sauvage, triste et misan-
tlirope degoiite les liommes de
la vertu, nos ancetres, les Croi-
ses, voulurentla rendre aimable
par Pattrai t des plaisirs inno-
cens, d'une musique agreable,
d'une joie pure et d'une gaiete
raisonnable. Nosfestins nesont
pas ce que le monde profane
et Tignorant vulgaire s'imagi-
nent. Tous les vices du coeur
et de Pesprit en sont bannis, et
Pixxeligion et le libextinage,
rincredulite et la debauclie. Nos
repas ressemblent a ces vertueux
Soupers d?Horace, oit Ton s1en-
tretenait de tout ce quepouvait
eclairer Pesprit, perfectionner
le coeur, et inspirer le gout du
vrai, du bon et du beau."

„Nous bannissons de nos Lo-
ges toute dispute, qui pourrait
älterer la tranquillite de Pesprit,
la douceur des moeuxs, les sentimens
d'amitie, et cette liar-
monie paxfaite, qui ne se txouve
que dans le xetrancliement de
tous les exces indecens et de
toutes les passions discordan-
tes."

„Les obligations donc, que
1'ordre Vous impose, sont de
proteger Vos confxexes pax Vo-
txe autoxite, de les eclaixex par
Vos lumiexes, de les ediner par
Vos vextus, de les secouxir dans
leurs besoins, de sacxifiex tout
ressentiment personnel, et dexe-
clierclier tout ce qui peut con-
tribuer a la paix, a la concorde
et a Punion de la societe."

„Nous avons des -secrets; ce
sont des signes figuxatifs et des
paroles saexees, qui composent
un langage tantot muet et tan-
tot txes-eloquent, poux se com-
muniquex a la, plus gvande dis-