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degarnit la province et concentre des troupes ä Paris, oü Ton craint une nouvelle
journee lors du debat sur la mise en accusation du President de la Republique, le 11
juin 1849. Iis en concluent qu'on a decide de sacrifier les deux nouveaux Etats
provisoires allemands comme Ton a sacrifie la Republique romaine. Y aurait-il un
accord entre le gouvernement fran^ais et la Prusse monarchique ? Le gouvernement
est-il meme decide ä defendre l'Alsace ?

Apres le rejet de la mise en accusation du president de la Republique, Ledru-
Rollin se lance dans une „journee parisienne", le 13 juin* Le peuple de Paris ne se
souleve pas et des dizaines de deputes de la Montagne sont arretes, ou en fuite. A
Lyon par contre, Ton dressa des barricades, que Tarmee reprit au canon,

En Alsace, l'excitation est ä son comble: colere et panique melees. Les Communications
sont lentes entre Paris et la province* On ne sait pas ce qui s'est passe ä
Paris. Le 14 juin, une partie de la Garde nationale strasbourgeoise, commandee par
Kuss, capitaine de la Garde nationale, demande au General commandant la division
militaire de partager la garde de la citadelle avec les gardes nationaux, de venir au
secours de Karlsruhe. Toulgouet, redacteur adjoint du Democrate du Rhin, et lui
aussi capitaine de la Garde nationale, est alle dire ä Brentano, qui le repete devant la
Constituante badoise, qu'ä Paris, Ledru-Rollin a pris le pouvoir et qu'ä Strasbourg, la
Garde nationale a pris le contröle de la place. On sait qu'il n'en fut rien, Mais dans la
nuit une poignee de gardes nationaux de Bischwiller marchent sur Strasbourg, pour
preter main-forte ä leurs compagnons.

A Colmar, on apprend tout cela le 14 juin au soir; dans une reunion du Comite
d'aide aux revolutions allemandes devenu, entre temps Comite de defense des
frontieres du Rhin. Le lendemain, convergent sur le Champ-de-Mars, les gardes
nationales des communes les plus „rouges" de l'arrondissement, notamment Rique-
wihr, Ingersheim, Houssen. Mais c'est le depute democrate-socialiste Burgard, maire
de Wihr-au-Val dans la vallee de Munster, qui dissout le rassemblement.

A Mulhouse, c'est le 14 juin aussi qu'a Heu le grand meeting, rassemblant
plusieurs milliers d'ouvriers, sur les bords de la Doller. Mais il se disloque
pacifiquement.

L'arrestation des republicains

Alors quTen Bade, les troupes prussiennes s'avancent vers le sud, la repression s abat
aussi sur les republicains alsaciens. Le 20 juin, les chefs republicains bas-rhinois,
Kuss, Toulgouet, Dannbach, Laboulaye, Jules Erckmann sont arretes, Le 5 juillet,
c'etait au tour des republicains colmariens Jaenger, Chretien-Frederic Meyer, Xavier
Mossmann, Joseph Liblin, et leurs compagnons puis des republicains mulhousiens,
Tinstituteur Davin, le brasseur Danner, rartiste-peintre Pelerin, et leurs compagnons.
Iis seront deferes devant les Cour d'Assises de la Moselle et du Doubs, au cours du
mois d'octobre, prevenus d'avoir dans le courant de 1849, et notamment au mois de
juin de la dite annee, forme un complot ayant pour but, soit de changer le
Gouvernement de la Republique, soit d'exciter les citoyens ä s'armer contre son
autorite, soit d'exciter la guerre civile en portant les citoyens ä s'armer les uns contre
les autres. II sont tous acquittes par les jurys.

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