Freiburger historische Bestände - digital

si obscur de la pathologie cerebrale, eile a trouve im terrain
nettement Iimite, sur lequel eile a pu operer avec succes.

En effet, on connait dejä beaucoup de cas oü des chirur-
giens, en operant des tumeurs qui comprimaient le cerveau,
ont reussi ä faire disparaitre les phenomenes des compression.

II est ä souhaiter, dans l'interet de l'humanite souffrante
que de semblables Operations deviennent toujours plus nom-
breuses et soient faites avec im succes croissant.

Mais cela necessite deux choses: l'exacte distinction des
phenomenes de compression en tant que tels, et l'exacte
appreciation et distinction de l'endroit du cräne sur lequel doit
porter l'operation et par oü la tumeur comprimante doit etre
extirpee.

Relativement au premier point, une forte education
clinique et l'analyse critique des phenomenes morbides ob-
serves peuvent seules conduire au but.

Quant ä la localisation dans l'encephale chez l'homme vivant,
on n'a jusqu' ä present aucune regle precise qui puisse aider
ä letablir rapidement et avec surete, en sorte quelle plus souvent,
l'operateur au moment critique doit se guider par ä-peu-pres.

Les planches que j'ai l'honneur de presenter ont preci-
sement pour but de combler cette lacune.

Ces planches representent le cerveau de l'homme adulte
avec ses dimensions naturelles et dans sa position habituelle.
On le voit sous quatre aspects:

Sur la planche I, par la face frontale;
» » » II, par la face temporale;
» » » III, par la face occipitale, la tete etant

legerement inclinee en avant;
» » » IV, par le vertex.

Le meilleur moyen pour determiner sur le cräne lui-
meme une localisation de la surface cerebrale, consiste ä super-
poser ä la figure du cerveau en projection le dessin fidele d'un
cräne qui, outre tous ses details anatomiques, aurait encore
la propriete d'etre transparent. On pourrait voir alors les
endroits cherches de la surface cerebrale apparaitre ä travers
les parties correspondantes du crane.

On pourrait arriver ä ce but en recouvrant le cerveau
a projeter d'une coque de verre qui imiterait le cräne jusque
dans ses details les plus delicats.

II est impossible de fabriquer une semblable coque. Et
ce qui n'existe pas, un bon peintre ne peu naturellement pas
le representer.

Mais je me suis convaincu qu'il n'est pas indispensable
de reproduire la boite cränienne tout entiere pour y localiser
la surface cerebrale.

II suffit pour cela de tracer sur le cerveau en projection
certaines lignes fixes qui puissent etre controlees sur
l'homme vivant, pour s'orienter ensuite avec une grande
precision sur le cräne de l'homme vivant, d'apres un pareil
fantome.

Ces lignes sont les sutures cräniennes. Je me suis assure
q'on peut les sentir tres nettement ä travers le cuir chevelu
chez l'homme vivant.

Si donc on les transporte sur le cerveau en projection
(et cela se fait en reposant sur le cerveau dejä dessine le
cräne correspondant et en projetant les sutures du celui-ci sur
le dessin du cerveau avec une exactitude mathematique)
on obtient ä la surface de celui-ci six zones separees par les
quatre sutures frontale, sagittale, occipitale et temporale. Dans
chacune de ces zones, la localisation est evidemment dejä six
fois plus precise que sans les sutures. Mais on peut obtenir,
dans chaque zone, des localisations encore plus precises et
meme d'une exactitude absolue.

En raison de la grande fidelite des dessins, en raison
aussi de la reproduction mathematiquement exacte des dimensions
du cräne dans toutes les directions, on peut trouver
rapidement sur le fantome le point de la surface cerebrale
qui correspond ä un endroit quelconque du cräne. Pour faci-
liter cette orientation, j'ai indique par des lettres de couleur
differente les circonvolutions et les sillons du cerveau, ainsi
que les sutures cräniennes; l'explication de ces lettres est
donnee sur une feuille speciale. *I1 suffit donc de jeter un coup
d'ceil sur le dessin du cerveau et sur les planches pour se
renseigner en quelques secondes sur la signification cerebrale
d'un point quelconque du cräne, si j'ose ainsi m'ex-
primer.

Elles permettent non seulement de trouver ä travers
le cräne une partie quelconque de la surface cerebrale, mais
aussi de determiner avec la plus grande exactitude, pour
chaque partie du cräne, le segment correspondant de la
surface cerebrale.

Je ne veux pas insister davantage sur le grand interet que
presente au medecin et surtout au Chirurgien la possibilite de
s'orienter si rapidement sur le cräne. Je me borne ä ajouter que
chaque acquisition nouvelle dans la connaissance de l'encephale
enrichit la science et qu'il doit etre interessant non seulement
pour l'anatomiste, le physiologiste et le medecin, mais aussi
pour le psychologue et meme pour tout homme instruit, de
savoir en quel endroit de son cräne s'accomplissent les difte-
rents phenomenes psychiques qui, comme on sait, ont leur
siege materiel dans l'ecorce cerebrale.

VIENNE, Janvier 1892.

L'AUTEUR.