Zur ersten Seite Eine Seite zurück Eine Seite vor Zur letzten Seite   Seitenansicht vergrößern   Gegen den Uhrzeigersinn drehen Im Uhrzeigersinn drehen   Aktuelle Seite drucken   Schrift verkleinern Schrift vergrößern   Linke Spalte schmaler; 4× -> ausblenden   Linke Spalte breiter/einblenden   Anzeige im DFG-Viewer
http://dl.ub.uni-freiburg.de/diglit/brentano1944/0018
16

PSYCHOLOGIE DE BRENTANO

et de jugements y qu'elle n'est aucunement incluse dans V intentionna-
lité sensorielle, laquelle demeure « phénoménognosiquement » identique
dans le cas de Villusion d'optique 1. C'est une fois formée
par une opération logique qui n'a rien d'immédiat que la pensée,
vraie ou fausse, d'une « chose » extérieure à la conscience devient à
son tour objet intentionnel de la conscience elle-même, sans qu'il
puisse s'agir jamais de la conscience sensorielle, c'est-à-dire de la
, représentation proprement dite 2. Quant à la valeur physique de la
notion de couleur ou de la notion de température, ce n'est pas au psychologue
, même devenu phénoménognostique, qu'il importe jamais
d'en décider, mais bien, sur un tout autre plan, au physicien ou au
chimiste.

Au contraire, l'existence de l'âme est une évidence immédiate
de la conscience seconde qui accompagne toute activité de la conscience
première, quel qu'en soit l'objet. L'intuition pourtant qui
constitue cette conscience ne nous révèle directement nï la singularité
personnelle du sujet pensant, ni sa nature substantielle. Elle ne peut
servir que de point de départ à des recherches telles que celles de
Stumpf, qui correspondent d'ailleurs au dessein premier de Bren-
tano annonçant tout un livre de sa psychologie consacré au problème
de l'immortalité et prétendant fonder sur l'analyse de l'acte conscien-
tiel les data d'une nécessaire métaphysique, seul remède au « découragement
du philosophe ».

En fait, achoppant assez vite aux difficultés méthodologiques
d'une pareille tâche, l'auteur de la Psychologie n'a guère dépassé
lui-même le plan « phénoménologique ». Si on compare son apport
à celui des disciples qui ont éclipsé sa gloire, on peut même trouver
qu'il est loin d'en avoir découvert toutes les richesses et toutes les
complexités. C'est déjà un titre de gloire incontestable que d'avoir
frayé la voie par de longues et patientes analyses. Il serait injuste
de méconnaître en outre que sur le terrain même de ce que nous appelons
maintenant, avec une nuance péjorative qui ne va pas sans

1. Ici encore la différence n'est peut-être pas essentielle avec Husserl. Dans les
Lpg. Unters. et, bien que sa terminologie fasse place à la notion d'Erlebnis que refuse
Brentano, il écrit par exemple à propos de la représentation du dieu Jupiter ces
lignes qui sont toutes proches de ce quJon lira dans la dernière partie de la Psychologie
: « On peut analyser autant qu'on veut sur le plan descriptif cette expérience
vécue d'ordre intentionnel (dièses intentionale Erlebnis), on n'y trouvera rien naturellement
qui ressemble au dieu Jupiter : l'objet immanent mental n'appartient
pas à la réalité sur le plan descriptif de l'expérience vécue ; il n'est donc pas
immanent ni mental. Comme il n'existe pas non plus extra mentem, il n'existe d'aucune
façon. Cela n'empêche pas pourtant que cette représentation du dieu Jupiter
est réelle, qu'elle constitue une certaine expérience vécue, une attitude mentale
déterminée, telles que celui qui vit cette expérience et qui découvre en lui cette
attitude est fondé à dire qu'il se représente le roi mythologique des dieux dont la
fable rapporte telles et telles aventures. Que l'objet de l'acte intentionnel (der inten-
dierte Gegenstand) existe d'une autre façon, rien n'est changé pour autant du point
de vue phénoménologique. Le donné conscient reste essentiellement identique
que l'objet représenté existe, qu'il soit fictif ou même peut-être absurde.* Je me
représente Jupiter comme je me représente Bismarck, la tour de Babel comme la
cathédrale de Cologne, etc.. » (II, 2, 373).

2. Sur ce point l'affirmation qu'on lira au § 2 du premier chapitre (p. 31)
à propos de l'expérience des dèux mains plongées dans la même eau et la trouvant
simultanément chaude et froide (« Les phénomènes physiques ne peuvent exister
que phénoménalement ») est au moins équivoque et ne correspond aucunement à
la vraie pensée de l'auteur telle qu'il l'exprime dès le premier chapitre du Livre II
(ppl 92 sq). Il semblerait, en effet, à lire le premier texte, que Brentano exclut
toute existence extra-mentale, alors qu'il se contente de nier le caractère sensorielle-
ment intentionnel d'une telle existence.


Zur ersten Seite Eine Seite zurück Eine Seite vor Zur letzten Seite   Seitenansicht vergrößern   Gegen den Uhrzeigersinn drehen Im Uhrzeigersinn drehen   Aktuelle Seite drucken   Schrift verkleinern Schrift vergrößern   Linke Spalte schmaler; 4× -> ausblenden   Linke Spalte breiter/einblenden   Anzeige im DFG-Viewer
http://dl.ub.uni-freiburg.de/diglit/brentano1944/0018