Freiburger historische Bestände - digital

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AVANT-PROPOS DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Le titre de cet ouvrage en indique l'objet et la méth'ode. Je
me place, en psychologie, au point de vue empirique. Mon seul
maître, c'est l'expérience. Je partage pourtant, avec d'autres
philosophes, la conviction qu'un certain souci de l'idéal n'est
pas incompatible avec ce point de vue. L'idée que je me fais
de la méthode psychologique sera précisée dans le premier livre
des six que comprend l'ouvrage. Ce premier livre étudie la
psychologie en tant que science; le deuxième, les phénomènes
psychiques en général. Viendront ensuite : un livre consacré aux
propriétés et aux lois des représentations ; un autre qui étudiera
les jugements; puis un cinquième qui s'attachera particulièrement
aux états affectifs et volitifs. Le dernier enfin doit traiter
des rapports entre notre organisme psychique et notre orga-
/ nisme physique et c'est là également que nous nous demanderons
si l'on peut concevoir que la vie psychique persiste après la désagrégation
du corps. *

L'ouvrage embrasse donc dans leur diversité, tous les domaines
essentiels de la psychologie. Notre dessein n'est, pas d'en faire
un Traité complet de psychologie. Mais, nous nous efforcerons à
la clarté et nous tâcherons de nous mettre à la portée de quiconque
s'intéresse aux recherches philosophiques au-delà du cercle
étroit des spécialistes. Souvent nous insistons assez longuement
sur certaines questions, et nous avons moins à cœur de donner
des développements complets que de bâtir sur des bases solides
et sûres. A d'aucuns ce souci semblera peut-être exagéré, voire fastidieux
. Mieux vaut à mes yeux courir ce risque que m'exposer au
reproche d'avoir insuffisamment justifié mes assertions. Ce qui
nous importe surtout, c'est moins la quantité et l'universalité
des thèses que l'unité de doctrine. Notre but doit être de réaliser
dans cet ordre d'idées ce que la mathématique, la physique, la
chimie et la physiologie ont déjà réalisé avec plus ou moins de
retard, c'est-à-dire trouver un noyau de vérité généralement
admise, autour duquel, grâce au concours de forces nombreuses,
ne tarderont pas à venir s'agréger de toutes parts de nouvelles
cristallisations. Aux psychologies, nous cherchons à substituer
une psychologie.

Pas plus qu'il n'y a de vérité spécifiquement allemande, il ne
saurait y avoir de psychologie spécifiquement nationale, fût-elle
allemande. C'est pourquoi mon ouvrage prend en considération
les remarquables travaux des philosophes anglais modernes tout
autant que ceux des philosophes allemands.

Des compromis dans des sens différents' rendraient un mauvais
service à la science. Ils sacrifieraient l'union et l'unité de la doctrine
à l'union et à l'accord des maîtres. Jamais, du reste,-rien n'a