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AVANT-PROPOS DE i/AUTEUR

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ceux qui confessent avec Socrate : « Je ne sais qu'une chose, c'est
que je ne sais rien ».

La vérité, cependant, ne réside ni dans l'un, ni dans l'autre
extrême. Il existe des commencements de psychologie scientifique
. Ils ont en eux-mêmes peu d'importance, ce sont pourtant
des indices certains qu'un développement plus complet est possible
, lequel donnera des fruits abondants, ne fût-ce qu'aux générations
à venir.

Achafïenbourg, îa 7 mars 1847.

AVANT-PROPOS DE LA DEUXIÈME ÉDITION 1

Ce qui contribue d'ordinaire le plus au progrès de la science,
ce ne sont ni les traités, ni les manuels dont le but est d'exposer
dans son ensemble telle ou telle discipline scientifique; ce sont
les monographies consacrées à un seul problème. Il n'y a donc
rien de surprenant à ce que ma Psychologie du point de vue empirique
, demeurée à l'état de fragment, ait bénéficié d'une large
diffusion; les réponses que j'y fais à certaines questions élémentaires
sont absolument nouvelles, et je me suis efforcé de justifier
par le détail toutes les innovations que je préconise. En particulier
, mes recherches sur la classification des phénomènes psychiques
ont de plus en plus suscité l'attention générale. Ce
qui le prouve, c'est qu'tm m'a demandé récemment l'autorisation
de donner une traduction italienne des chapitres en question.

Plus de trente ans ont passé depuis la publication de mon livre.
Les nouvelles investigations auxquelles je me suis livré n'ont rien
changé d'essentiel aux idées que je soutenais alors; mais, sur,
quelques points, qui ne manquent pas d'importance, j'ai été
amené, soit à de nouveaux développements, soit, je le crois du
moins, à certaines corrections heureuses. Je n'ai pas cru pouvoir
les passer sous silence. Mais en même temps il m'a semblé
nécessaire de conserver la forme première telle qu'elle avait agi
sur les contemporains; et cete d'autant plus que l'expérience
m'avait appris que bon nomore d'éminents psychologues qui
s'étaient intéressés à ma doctrine étaient plutôt disposés à s'y
rallier dans sa première rédaction que de me suivre dans les
voies nouvelles où je m'étais engagé. J'ai donc décidé de rééditer
presque sans changement l'ancien texte, mais de l'enrichir en
même temps de certaines remarques ajoutées comme notes au
bas des pages ou sous forme appendice. Je m'y défends contre certaines
attaques qui se sont élevées de différents côtés contre ma
doctrine; mais j'y reviens également sur certains points, dont je
jugeais de moi-même la correction nécessaire.

Une des nouveautés les plus importantes est la suivante :
je ne suis plus d'avis qu'un rapport psychique puisse jamais
avoir pour objet autre chose qu'une réalité effective. Pour justifier
mon nouveau point de vue il m'a fallu faire entrer dans mon

1. Publiée en 1911 sous le titre de Classification des phénomènes psychiques et
ne comprenant que les chapitres 5 à-9 de la deuxième partie, fiuivis d'un Appen-'^
dice.