http://dl.ub.uni-freiburg.de/diglit/brentano1944/0084
82 £3YCÎÎ0L0ÔÏË DU POINT DE VUÈ EMPlRlQUË
nature humaine, des conclusions erronées1. » Nous pouvons même
aller plus loin. Si c'est une erreur que de sacrifier la recherche
psychologique à la recherche physiologique, il n'est guère opportun
non plus de mêler trop largement la seconde à la première.
rIl n'existe, en somme, jusqu'à cette heure, qu'un petit nombre
de faits physiologiques certains, qui soient de nature à mettre en
lumière les phénomènes psychiques. Pour expliquer les lois de
leur succession, nous en serions réduits aux hypothèses les moins
solides. Et si des gens d'esprit s'y risquaient nous assisterions
bientôt à une éclosion de systèmes étrangement combinés, à un
choc d'opinions contraires, tels qu'on peut les constater aujourd'hui
dans le domaine métaphysique. Et la certitude des lois psychiques
n'y gagnerait rien. Ces lois se trouveraient au contraire exposées
au soupçon de n'être pas moins hypothétiques. Les mêmes raisons,
qui nous ont déterminé à faire autant que possible abstraction
de toutes les théories métaphysiques, semblent nous imposer le
rejet de toutes les hypothèses faites en vue d'une explication
physiologique. C'est parce que Hartley ne s'est pas soumis à cette
règle, que, selon la remarque de J. St. Mill dans sa Préface à
l'Analyse de l'esprit humain, sa géniale tentative rencontra si
longtemps une si faible audience.
1. Ded. and Ind. Logic. Livre VI, ch. iv, § 2.
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