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ÔO PSYCHOLÔGÎË Dû POINT DB VUE EMPIÉIQUÉ

méthode déductive inversée. On lui a également appliqué le nom
de méthode historique 1, parce qu'elle se prête tout particulièrement
à la découverte des lois de l'histoire. C'est de cette façon que
Comte a trouvé les lois sur lesquelles il a fondé son remarquable
essai d'une philosophie de l'histoire.

Cette méthode dite historique peut dépasser le domaine de
l'histoire, et s'appliquer souvent au domaine psychique avec plus
de profit que la méthode déductive ordinaire. L'induction directe
montre la voie à la déduction et elle l'oriente. Plus d'une fois
l'expérience de la vie courante s'est élevée à certaines de ces lois
empiriques d'ordre inférieur, et c'est elle-même qui leur a donné
la forme de proverbes. Et les formules : « Ce qu'on apprend au
ber dure jusqu'au ver; c'est le début qui coûte le plus; tout nouveau
, tout beau; on a plaisir à changer » ne font qu'exprimer des
généralisations empiriques de ce genre. Pour l'explication, la vérification
et la limitation précise, il ne reste donc que la subordination
aux lois générales et simples, que le vulgaire ne connaît pas ;
c'est le rôle des psychologues. Pascal, on le sait, a déjà fait une
tentative de ce genre dans une de ses Pensées.

§ 4. Les recherches sur l'immortalité procéderont également
par déduction, et cette déduction s'appuiera sur des faits généraux
établis inductivement dans des discussions antérieures. La
recherche qui porte sur un problème qui a passionné l'opinion de
tous temps prendra forcément, à plus d'un égard, un caractère
nouveau. Elle ne pourra pas éviter, d'une part, de prendreen
considération quelques lois de la métaphysique, plus quITneTe
fait d'ordinaire une psychologie phénoménale; et il y aura lieu,
d'autre part, de faire ici, plus encore que dans les recherches précédentes
, application des résultats de la physiologie. La question
de la survie psychique à la dissolution de l'organisme corporel est à
proprement parler une question psycho-physique; c'est simplement
une de celles qui, selon les principes posés plus haut, appartiennent
à la psychologie plutôt qu'à la physiologie, car elle fait place en
majorité aux considérations psychologiques. Mais nous sera-t-il
possible de trouver par induction dans le domaine psychique des
faits généraux susceptibles de fournir les prémisses pour une déduction
qui trancherait la question de l'immortalité? Ne serons-nous
pas obligé de pénétrer si avant dans la métaphysique que le sentier
sûr se perdra dans des rêveries imprécises et fragiles? Les faits
que nous aurons à emprunter à la physiologie ne seront-ils pas de
nature, dans l'état actuel de cette science, à n'inspirer qu'une trop
faible confiance ? Autant de questions qu'on serait probablement
en droit de soulever, mais auxquelles ce n'est ni le lieu ni le moment

i

t. Cf. J. St. Mill, Ded. and ind. Log., VI, 10.