Universitätsbibliothek Freiburg i. Br., J 3366,go-1946/48
Le Messager du Rhin: Almanach pour 1946
Colmar, 1946.1945
Seite: 67
(PDF, 29 MB)
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LE MESSAGER DU RHIN 67

en hiver! Et les soldats de Sa Majeste l'Empereur vi-
vaient joyeusement sur cette bonne terre d'Alsace, riche
ä souhait, et ou il ferait bon passer la mauvaise saison.

A Dieu ne plaise! M. de Turenne etait fort decide ä
ne pas laisser les Imperiaux se goberger en Alsace pen-
dant tout un hiver. II avait jure de ne pas prendre un
instant de repos tant qu'un soldat d'Allemagne serait
en-decä du Rhin.

Le 24 decembre, les troupes francaises se jettent dans
le Sundgau par la trouee de Beifort. Les Allemands,
bouscules et stupefaits, se replient en toute häte sur
Colmar, poursuivis par les bannieres fleurdelysees de
Sa Majeste le Roi tres-chretien, qui flottent ä l'avant-
garde, commandee par un brillant gentilhomme, le
Comte de Roye.

Le 3 janvier, Ensisheim est occupe, et le Marechal de
Turenne decide en son Conseil de poursuivre immedia-
tement la campagne commencee sous d'aussi heureux
auspices. Rouffach qui refuse de se rendre est encercle,
mais l'armee francaise ne s'arrete pas pour cela et pour-
suit sa marche vers le gros des Imperiaux qui se grou-
pent ä Colmar pour resister au choc de ces furieux
qui font la guerre en hiver.

Mais les « vaillantes troupes imperiales » forment le
front de resistance et M. de Turenne aura ä faire ä
forte partie. L'infanterie est placee pres du Logelbach,
l'aile droite s'etend jusqu'ä Turckheim, tandis que
l'aile gauche se place au nord-ouest de la ville, ä l'em-
placement du cimetiere actuel. Le moral des Allemands,
obliges de combattre au milieu des intemperies d'une
saison particulierement defavorable, n'est pas tres eleve,
au contraire de celui des Francais qui, confiants en la
perspicacite de leur chef, sont sürs de vaincre l'ennemi.

C'est alors que le Marechal de France, faisant former
sous les ordres d'un de ses lieutenants, le comte de
Lorge, un vaste front de bataille au nord-est de
Wintzenheim, prend le commandement de l'aile gauche
et, par la montagne, se dirige sur Turckheim qu'il es-
time degarni par les Imperiaux.

Le 5 janvier 1675 donc, Turckheim est occupe parsur-
prise « wie durch Hexerei oder Teufelskunst », ecrivent
les chroniqueurs, « comme par sorcellerie et sortilege ».

Pendant ce temps ä Colmar, l'Electeur de Brandebourg
avait resolu de celebrer l'annee nouvelle en offrant un
festin aux officiers de son Quartier General. Les Francais
n'etaient pas loin, mais remettant, tel le tyran de
Thebes, ä demain les affaires serieuses, M. le Grand
Electeur attendait ses invites.

II les attendait en promenant le coup d'ceil du maitre
sur sa table qui avait grand air. Sur la nappe damassee,
les assiettes et les couverts jetaient une note brillante

La « Porte de Colmar » ä Turckheim

et sous les serviettes blanches les petits pains craquants
pointaient leur nez dore. Des viandes froides, langues
salees, jambons fumes et en gelee, venaisons en päte,
s'alignaient en bei ordre, tels des fantassins prussiens,
flanques de tourtes et de kugelhopfs, triomphes de la
pätisserie. Et non loin, les vins d'Alsace : le kitterle de
Guebwiller, dit aussi brise-mollets, et le bon petit vin
de Riquewihr, si fabuleusement spirituel...

Soudain une estafette apporte un billet du general
Schulz qui commande l'aile droite; M. le Grand Electeur
blemit, il faut partir, dejä les Francais sont aux portes.

...Quelques heures plus tard, M. de Turenne, suivi de
son etat-major, penetra dans la grande salle oü la table
somptueuse etincelait de blancheur.

« C!a, messieurs, fit le marechal vainqueur, si nous
nous mettions ä table? »

(Selon d'anciennes chroniques)


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