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LE MESSAGER DU RHIN
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Mittelpunkte zu schaffen: ein schönes Haus im
Weinland, ein Bauerngut im Unterland, ein Fischerhaus
irgendwo im Ried, eine Bergferme, aber
nicht als totes, staubiges Museum, sondern als
lebendige, tatsächliche Gegenwart, die bei allen
Gelegenheiteröausstrahlen sollte. Der Plan war zu
schön, er konnte nicht verwirklicht werden — es
blieb nur-das elsässische Museum in Straßburg übrig.
Seien wir aber von Herzen dankbar für diese Gründung
, die als Heimatmuseum sich stolz neben derartige
Schwesternunternehmen stellen kann.
Es sei mir gestattet zu schließen mit den Worten
eines Freundes des Hauses Spindler, des Marinearztes
Professor Ch. Hederer: «Mais faisons, de
toute notre äme, une supreme visite ä ce eher ami,
comme en ces pelerinages que l'on acheve sur les
genoux... Des annees de souffrance qui jamais
n'ont abbattu le courage, ni la serenite de cet
homme admirable, votre grand et eher pere.
Comme elles se cristallisent, ainsi que les
gemmes precieuses, dans ma memoire, les heures
d'intimite si douce, que nous avons vecues ä
St-Leonard! II etait assis devant sa table de travail,
paisible, sourian.t, et ä voir son regard bleu, son
visage detendu, on ne pouvait imaginer la puis-
sance de la lutte obscure qu'affrontait, en lui,
l'äme et la matiere. Mais il y avait ses mains, ses
douloureuses et magnifiques mains d'artiste et de
martyre. Elles suffisaient, quand on savait lire, ä
faire monter les larmes.
Connaitre le maitre Spindler, c'etait l'aimer, et
je neglige tous les merites de l'intelligence et du
talent qui forcaient chacun ä s'incliner devant
lui.»
Pendant l'occupation en France
Au service des Allies
Le recit ci-dessous est le compte-rendu ä peine romance d'une mission
qu'effectuerent, au temps de l'occupation, trois jeunes Alsaciens, pour
le compte des Allies. Bien entendu les noms sont fictifs, seuls les faits
sont exaets. (Note de la red.)
Roanne, septembre 194 5.
Au numero 28 de la rue du Lycee qui est l'une des
principales arteres commercantes de la ville, un jeune
homme elegamment vetu s'arrete et, apres une courte
hesitatien, penetre dans l'immeuble. C'est une grande
maison de rapport de trois etages oü les logements
doivent etre spacieux et coüteux et que seuls ceux qui
jouissent dun certain niveau de fortune peuvent
habiter.
Le jeune homme sonne au palier du premier. Apres
un court instant un homme vient lui ouvrir :
— Bonjour, le patron est lä?
— Oui, entrez, il vous attend, je crois.
Un couloir sombre, puis une grande piece assez clai-
re, sobre et elegante. Assis ä un grand bureau Empire,
un homme au masque energique : rien qu'ä le voir on
sent le chef-ne, qui s'impose non par la persuasion,
mais par la simple autorite qui emane directement de
sa personne.
Les deux interlocuteurs sont assis face ä face :
— Rien de neuf, Andre? questionne le « patron ».
— Non et tant mieux, car, pour l'instant, rien de
neuf ne peut nous arriver qui ne nous soit en meme
temps defavorable. Ici ä Roanne, bien que nous ayions
pour nous le « Standortkommandant », nous sommes
considerablement surveilles. On me signalait hier que
la Gestapo de Lyon avait un ceil sur la « Kommandantur
», et, de fait, on enquete en ce moment ä l'Ar-
senal sur l'accident arrive au convoi de machines-outils
que la «Rhein Metall Borsig» s'etait propose d'envoyer
la semaine derniere en Allemagne.
— Oui, je sais, mais le commandant de la place n'est
pas un imbecile, c'est un homme prudent et il sait qu'il
peut compter sur notre discretion.
— Toutefois, replique le visiteur, ä nous aussi d'etre
prudents... Mais je vous demande pardon, ce n'est pas
ä moi de vous donner de lecons...
— Ne vous en faites pas, Andre. Mais venons-en au
but de notre entretien. Vous le savez, il s'agit de re-
ceptionner la copie du plan de repression de l'es-
pionnage dans le Sud-Est de la France qui doit
arriver de Berlin prochainement a la Gestapo de
Lyon. Cette copie, il nous la faut avant qu'elle n'ar-
rive ä Lyon. Et nous l'aurons, gräce toujours ä Von
Garn, ce brave et devoue commandant de la place de
Roanne, qui, moyennant un million, vendrait son
« Führer » bien-aime et, moyennant 500.000 francs nous
procure ledit plan. Mais lä n'est pas la question : Von
Garn nous fait livrer le plan en Alsace. L'emissaire de
son ami berlinois pretend ne pouvoir franchir la fron-
tiere actuelle. A nous donc de le chercher Ja oü on
nous le donnera, c'est-ä-dire ä Altkirch, sur le quai de
la gare, lundi prochain, de 16 ä 17 heures. Nous sommes
mardi, il faut donc faire vite. A vous d'organiser
cela. Que comptez-vous faire?
— Ce n'est pas complique. On enverra Wolf et son
equipe. Ce sont des gens sürs et resolus. Wolf a fait
ses preuves cet ete ä Berne, il parviendra bien ä nous
ramener la copie en question.
— Un peu jeune, votre Wolf!
— Oui, mais cela ne fait rien, il passera.
— Enfin cela m'est egal. Tächez que cela marche.
— Cela marchera, mon colonel, laissez-moi faire.
— .Sien, dfemain je vous donnerai les dernieres ins-
Freiburg I. Br.
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