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LE MESSAGER DU RHIN
tructions ou, plutöt Cressant vous Ies communiquera.
Le depart est fixe apres-demain jeudi ou vendredi marin
au plus tard. D'ici lä que tout soit pret. Demain
soir vous irez diner ä « L'Escargot dore » avec Wolf
et Cressant qui donnera les details necessaires.
Dix jours plus tard.
II est minuit environ. Sur le quai de la gare de
Roanne, les voyageurs attendent l'express se dirigeant
sur Lyon qui vient de Clermont-Ferrand et Vichy par
Saint-Germain-des-Fosses. Le convoi entre en gare .
Parmi les voyageurs qui en descendent, se trouve un
jeune homme revetu de l'uniforme bleu de la Milice
de Darnand. II sort de la gare...
Quelques minutes plus tard, un coup de sonnette au
premier etage du numero 2 8 de la rue du Lycee. On
ouvre :
— De la part de Wolf. Le patron est lä?
— Ah! c'est vous, s'exclame le portier, bien sür
entrez donc, je ne vous reconnaissais pas.
D'une part, irions-nous costumes en officiers allemands.
ce qui offrait des avantages certains jusqu'ä la fron-
tiere, mais, une fois en Alsace, etait assez dangereux.
D'autre part, nous y rendrions-nous en civils, de na-
tionalite allemande, pour d'officiels motifs commer-
ciaux, ce qui compliquait un peu au pgjnt de vue des
faux papiers ä fabriquer. Je me decidai cependant pour
le grimage en civil et, le jeudi matin, arrive ä Clermont,
j'expliquai ä mes compagnons ce que vous attendiez de
nous.
Le specialiste en faux fabriqua en douze heures ce
qu'il nous fallait pendant que chacun de nous se trans-
formait en authentique commercant germain.
Le jeudi soir, vers 21 heures, tout etait pret pour le
depart qui eut lieu vers minuit. Voyage sans anicroche
jusqu'ä Mulhouse oü nous arrivons vendredi matin et
prenons pension et logis au « Park Hotel ». Lä nous ren-
controns comme convenu l'agent B 13 qui nous informe
que tout est calme et que nous ne sommes vraisem-
Vue d'cnsemble de Mulhouse
— Mon colonel, dit Wolf en entrant dans le bureau
que nos lecteurs connaissent dejä, je viens vous rendre
compte de ma mission.
— Asseyez-vous. Mais je vous attendais hier et j'etais
inquiet. Que s'est-il passe?
— Voici. Andre m'ayant fait signe la semaine der-
niere, je vins de Renaison prendre contact avec lui ici,
ä Roanne. Je le revis le lendemain soir ä « L'Escargot
dore » oü Cressant me donna vos Instructions detail-
lees. II s'agissait donc de prendre livraison ä Altkirch
du plan allemand de contre-espionnage destine ä la
Gestapo de Lyon et s'appliquant au Sud-Est.
Differentes Solutions s'offraient ä moi et ä mes hom-
mes qui, alertes des mardi ä Clermont, savaient le soir
meme par l'agent qui assure la liaison entre eux et moi
qu'il s'agissait d'un voyage assez long et que, par con-
sequent, il fallait tenir pret la voiture et le materiel
necessaire pour la fabrication des papiers indispensables.
blablement pas surveilles. De ce cöte, tout va donc
bien. Tous trois avions 48 heures ä passer jusqu'au
rendez-vous d'Altkirch. Ces deux journees furent em-
ployees ä querir l'essence necessaire au voyage de retour
et que B 13 nous procura.
L'affaire se corsa quand, toujours par B 13, j'appris
que le rendez-vous etait retarde de 24 heures pour une
cause inconnue.
Nous etions au dimanche soir. L'agent m'avait pro-
mis qu'il viendrait le lundi matin pour me tenir au
courant et eventuellement se concerter avec moi en
vue des changements apportes au Programme par ce
retard imprevu. Le lundi, personne ne vint. Je com-
mencais ä etre veritablement inquiet, d'autant plus que
j'en etais ä me demander si notre impunite etait reel-
lement fondee. Livres ä nous-memes dans une ville oü
aueun de nous ne connaissait quelqu'un, etant tous ex-
clusivement du Bas-Rhin, nous etions pratiquement iso-
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