Universitätsbibliothek Freiburg i. Br., J 3366,go-1946/48
Le Messager du Rhin: Almanach pour 1946
Colmar, 1946.1945
Seite: 107
(PDF, 29 MB)
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LE MESSAGER DU RHIN

107

La page des jeunes

ß hJDSQ,

— Nous jouerons au voleur. Je serai le voleur et
toi le gendarme. Pour que tu aies plus de peine ä
m'attraper nous sortirions du jardin... je finirais par
me laisser prendre et tu me ramenerais par l'oreille,
mais sans tirer trop fort, dis?

Reine etait une petite fille de sept ans et ä cheval
sur le mur qui separait les deux jardins et eile faisait
ces allechantes propositions ä son ami Albert (8 ans).

N'?vait-elle donc pas
vu que son ami etait
attache ä un arbre par
un bout de laine dont
la longueur lui permet-
tait seulement de faire
quelques pas.

— Tu vois bien, re-
pondit-il tristement ä
Reine, que je suis en
penitence, et que je ne
puis m'en aller.

— Tu ne peux- pas
t'en aller? Mais tu n'as
qu'ä casser la laine, eile
se cassera tout de sui-
tc. Tiens comme celä
(et Reine fit le geste).
Voyons fais ce que je
te dis, mon petit Albert
, nous nous amuse-
rons tant. Si tu ne
veux pas jouer au voleur
, nous jouerons au
marchand.

— Je ne veux pas,
repeta Albert... Ce ma-
tin j'ai encore menti et
pour me punir grand'mere
m'a attache ä cet
arbre. On pourrait me
voir de la route. Je Tai

suppliee au lieu de m'attacher, de me consigner seulement
ä cette place et je lui ai promis de ne pas bouger.
Elle n'a plus voulu me croire, j'ai dejä si souvent
menti, on ne peut plus compter sur moi. Mais j'ai
obtenu qu'elle remplace la corde par un brin de laine,
pour que les passants ne me voient pas attache.

Et tu sais, Reine, je lui ai dönne ma parole que je
ne bougerai pas, tu entends? ma parole... Je suis pri-
sonnier sur parole et si je suis fidele ä ma promesse,
grand'mere me croit ä toujours. Alors?... Je veux me
corriger.

— Queis grands mots! dit Reine. Tu rne fais rire...
Toi prisonnier sur parole, tu ressembles plutöt ä un
hanneton attache par la patte...

Albert devint tout rouge de colere, tapa du pied,
mais ne cassa pas la laine...

Mecontente de son insucces, Reine qui s'ennuyait
toute seule lui fit honte de son obeissance et pour
comble d'injure ä un jeune homme, traita son ami de
poltron et de petite fille...

A cette derniere epithete Albert fut particulierement
sensible (son petit amour propre masculin blesse pro-
fondement par l'Eve tentatrice) et d'un bond il s'elanca
vers le mur oü chevauchait Reine, les poings crispes,

oubliant sa chaine qui
se brisa. Mais bien que
tres faible la secousse
l'arreta et sa colere
contre Reine tombant
subitement, il resta en
contemplation devant
la laine dont un bout
pendait ä l'arbre et
dont il trainait l'autre
aü pied gauche.

— Fais un nceud, cria
Reine moqueuse.

Tombant sur le ga-
zon le pauvre Albert
se mit ä sangloter.

Reine avait de nom-
breux defauts, mais
Reine avait un bon
cceur cependant et,
touchee du chagrin
dont eile etait la cause
, eile rejoignit son
petit ami et le supplia
de lui pardonner :

— Je ne savais pas
que cela te ferait tant
de peine de casser cette
laine...

— Grand'mere m'avait
assure, dit Albert, que
si je tenais aujourd'hui
toujours. Je te l'avais

Petites filles de la region de Wissembourg

eile me croira

ma parole,
bien dit...

— Mais puisque tu n'as pas fait expres de casser la
laine eile ne pourra rien dire.

— Elle ne me croira pas, j'ai menti si souvent...

— Je vais tout arranger, dit Reine. Elle rentra chez
eile en courant et revint au bout de quelques minutes
avec un grand bout de laine.

— Que vas-tu en faire? demanda Albert.

— Remplacer l'autre...

II se laissa attacher par Reine et attendit avec im-
patience les cinq heures du soir, heure ä laquelle grand'mere
viendrait le delivrer.

— Cinq heures moins cinq. Grand'mere est exacte.

— Eh bien, mon prisonnier, te voilä libre, dit-elle
Et s'approchant ajouta : Tiens... c'est tres curieux.-


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