Universitätsbibliothek Freiburg i. Br., J 3366,go-1946/48
Le Messager du Rhin: Almanach pour 1947
Colmar, 1947.1946
Seite: 21
(PDF, 24 MB)
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LE MESSAGER DU RHIN

21

Champs et prairies. — On

continue ä transporter les
marnes et l'on seme les ce-
reales d'hiver. On sulfate le
ble avant les semailles avec
une Solution de sulfate de
cuivre de 0,5%, pour detruire
les spores de la carie. On
acheve la recolte des pommes
de terre et l'on choisit les
pommes de terre de semence.
On commence la recolte des
betteraves ä sucre et fourra-
geres. On conserve les pommes
de terre en silos, ä de-
faut de place dans la cave.
On couvre les silos avec un
peu de paille et une couche
de terre pour la maintenir.
On ne couvre pas le sommet,
pour permettre le degagement
des vapeurs. Si on craint le
froid, on recouvre les silos
de 30 centimetres de terre.
Apres les semailles d'automne,
on laboure tous les champs
non emblaves. On continue
l'irrigation dans les prairies et le recurage des fosses.

Arbres fruitiers et vignes. — La vendange commence.
On ameliore la qualite du vin en triant soigneusement
les raisins, en separant les sains des malades. Lors de la
vendange, il faut noter les meilleurs ceps pour en pren-
dre des plants, et les plus mauvais pour les arracher ä

CALENDRIER DU JARDINIER

A.Sek

la premiere occasion. On
continue la recolte des fruits
et on les conserve dans un
endroit non expose aux cou-
rants d'air. On peut com-
mencer ä planter les arbres
fruitiers et l'on pioche le sol
au-dessous de la couronne
des arbres.

Jardin. — On plante encore
choux frises, choux blancs,
laitue pommee, oignons blancs
hätifs. On met en conserve
choux pommes, choux frises
et navets. On coupe les tiges
des asperges et l'on pioche
les buttes, pour couvrir les
planches d'asperges avec du
furnier, sitöt que le froid
commence. On seme en hiver:
laitue, cresson et pimprenelle.
On plante les oignons ä fleurs,
tels que : tulipes, jacinthes,
crocus, anemones, etc.; on
releve les bulbes des gla'feuls,
tubereuses, oxalis, dahlias et
on les conserve dans un local bien sec.

Cellier. — On pressure le raisin. On met le vin dans
des füts bien nettoyes et non meches. On couvre le trou
de la bonde avec de petits sacs remplis de sable, pour
empecher l'acces de l'air. Une bonde de fermentation est
preferable.

LES VENDANGES

L'automne est la saison des raisins et des pommes, des
Champignons, des baies et des fruits nombreux, la saison
des asters, des chrysanthemes, des brouillards et de la
nostalgie. Des couleurs egalement. Regardez la foret : cet
or, cette rouille, ce changement continuel des verts et des
jaunes les plus differents, ces ombres douces et soyeuses,
cette magnificence ä la veille de la mort. Pourquoi la
nature se fait-elle encore si belle?--

Dans les coteaux doucement moutonnes les vendanges
commencent. Le travail bat son plein. Les robes, les ta-
bliers et les fichus des jeunes filles sont des taches gaies
et joyeuses. Des rires fusent, des chansons s'egrenent me-
lodieusement. Les seaux et les cuves se remnlissent. Et le
soir, quand l'ombre de la montagne couvre dejä les col-
lines, les voitures lourdement chargees rentrent, les es-
sieux grincent. Bientöt les pressoirs sont en marche, le
moüt coule dans les tonneiu:;: le vin nouveau. do-nx et
agreable, commence ä fermenter. Son parfum remplit les
caves, monte dans les rues etroites des localites, c'est
comme une odeur d'ivresse qui se repand sur les bourgs
et les villages.

Les curieux et les gourmands viennent en grand nom-
bre visiter le pays du vignoble. Iis goütent le vin nouveau
et deviennent gais et exuberants, la vie leur semble plus
belle, la confiance les gagne et on raconte des histoires
ä n'en pas finir.

Vous conterai-je l'anecdote qu'a note dans une vieille
chronique alsacienne du 15e siecle un clerc intelligent?
« Apres le deluge. le patriarche Noe planta quatre plants
de vigne. II les fuma diversement, l'un avec du sang de
lion. Lautre avec du sang de cochon, le troisieme avec
du sang de singe et le quatrieme finalement avec du sang
de mouton. Dans la suite chaque plant donna un vin dif-
ferent et depuis, ces vins influencent diversement les
hommes, leur caractere et leurs sentiments. Et le sage
d'ajouter : « Que chacun donc y regarde de pres et exa-
mine ses propres defauts et fasse attention pour savoir

lequel d'entre ces quatre vins il a l'habitude de boire! »
Avait-il tout ä fait tort?

Et cette autre histoire bien amüsante. En 15 39 les vendanges
s'annoncerent tres belles. Un vigneron du village
d'Ottrott, au pied du Mont Ste-Odile, voulait vendre un
füt de vin ä un marchand de Strasbourg. Apres un mar-
chandage assez long ils se trouverent encore ä un florin
d'ecart; le marchand s'arreta ä 40 florins, le paysan de-
manda ä tout prix 41 florins. Aucun des deux ne voulut
ceder, et le marche ne se fit pas. Mais dans la suite le
vigneron ne trouva plus d'aequereur. Les vendanges ap-
procherent. Le paysan alors diminua son prix, offrit pen-
dant quinze jours son vin pour 30 florins, puis pendant
huit jours pour 20, une semaine avant les vendanges pour
10, apres pour 5 florins et finalement pour rien. Mais
personne n'en voulait. De rage il defonca les tonneaux et
laissa couler le vin pour avoir de la place pour le moüt.
Car les vendanges de 1 539 furent extraordinaires et on
disait que Dieu remplissait les tonneaux pendant la nuit.
On buvait tellement, « si cruellement », pendant cet
automne que le chroniqueur de Thann s'en effraie et il a
peur de la punition de Dieu. Temps de jadis heureux et
d'or--.

Le temps des vendanges! Queis Souvenirs! Combien de
fois ai-je passe de bonnes heures dans ces vastes caves oü
s'alignent les grands füts et les tonneaux nombreux de
toutes les tailles! Le soleil du soir jette ses derniers
rayons ä travers les petites fenetres oü les toiles d'arai-
enee forment des rideaux poussiereux. Nous goütons le
vin nouveau, puis nous continuons par le vin vieux des
sortes les plus diverses. Les cceurs s'ouvrent, on se sent
tellement bien. Tellement chez soi. Grand Dieu, pourquoi
n'a-t-on pas pu reunir de tout temps — dans une
bonne cave de vin les chefs des Etats? Pourquoi n'y
a-t-on jamais songe? Toutes les difficultes qui divisent
les peuples auraient pu etre surmontees, me semble. Et
notre avenir serait plus rose, plus sür. Et l'humanite, cer-
tes, n'y perdrait rien!-- S.


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