L E MESSAGER DU RHIN
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CALENDRIER
Ii
iti
Champs et prairies. — Le
cultivateur continue le trans-
port des fumiers, composts,
purin et bois. On visite par
le beau temps les champs en-
semences et on nettoie, si
cela est necessaire, les de-
rayures et les fosses d'ecou-
lement. La oü les souris pul-
lulent, il faut les detruire
avec le serum de typhus. Si
le temps est assez beau, on
donne un plombage aux ce-
reales d'automne, lorsque les
plantes ont ete soulevees par
le froid. On execute vers la
meme epoque les premieres
semailles, si le temps est fa-
vorable. On nettoie les fosses
dans les prairies. On
commence un arrosage ä eau
ruisselante, si une irrigation
n'a pas eu lieu en automne,
et si la terre n'est pas gelee.
Si les prairies sont couvertes
de glace, les irrigations faites
avec des eaux limoneuses, par
un temps de degel, produisent un excellent effet, si elles
ne sont pas trop prolongees. Elles enlevent rapidement la
glace, qui deviendrait funeste ä la couche vegetale, si
eile devait fondre sous l'influence des rayons solaires.
Arbres fruitiers et vignes. — On commence la taille des
vignes; on tond les haies; on greffe les cerisiers et on
DU JARDINIER transplante les arbres. On
recherche les nids de chenil-
les pour les brüler. On nettoie
les couronnes des arbres
et l'on coupe les branches
pour les greffons. On enleve
les bandes ä glu et l'on tue
les insectes nuisibles qui s'y
sont refugies.
Travaux d'interieur. — On
prepare les outils aratoires.
Si les murs de la cave sont
couverts d'une couche de
vapeur, c'est un signe que
les legumes y sont entres en
pourriture. On choisit les
pommes de terre de semence
et on les place ä un endroit
bien aere, afin qu'elles se
fletrissent avant leur planta-
tion. On prend de preference
des tubercules moyens, aux
yeux bien developpes.
Jardin. — On seme sur
couches : laitues, romaines,
choux, choux blancs, choux-
fleurs, choux-raves, tabac,
concombres. On peut aussi semer sur couches bien prepa-
rees les plantes annuelles. On donne de l'air aux rosiers
enterres et aux vegetaux empailles. On seme dans les par-
ties abritees et seches du potager, vers la fin du mois :
laitues, radis hätifs, epinards, cerfeuil, poireau, carottes hä-
tives. On divise, pour les replanter, les pieds de ciboulette.
A SchwandLer-
L'AN NEUF
(Suite de la page 3)
C'etait, c'est encore — quoique dans une moindre me-
sure — l'ami et le guide de l'homme des champs, tout au
long de l'annee. II rappelait, en les illustrant de vignettes
naives, les travaux, les jeux de plein air. II savait evoquer
en courtes phrases le visage changeant de l'annee.
Ses dictons s'imprimaient profondement dans l'äme po-
pulaire, encourageant les paysans au moment des recoltes,
leur donnant espoir et confiance. On y lisait :
« Juillet ensoleille remplit cave et grenier. »
Plus loin :
« Terre retournee et ble seme, le ciel peut neiger. »
Maintenant encore il indique les lunaisons et les eclipses,
l'epoque favorable ä la tonte des moutons, ä la cueillette
des plantes.
Mais quelle que soit notre fidelite aux traditions du
nouvel an, on ne saurait nier que ce jour de fete n'ait ses
detracteurs. A quoi cela tient-il ? Sans doute aux obliga-
tions protocolaires qui s'y trouvent attachees. Et cela ne
date pas d'hier, puisqu'une amüsante piece de vers, publiee
ä la fin du XVIIe siecle, s'intitulait dejä : « Les incommo-
dites reeiproques du jour de l'an ».
Or, ces incommodites reeiproques — c'est-ä-dire l'echan-
ge impose des politesses, conformes ä un rite officiel —
se trouvent symbolisees par la carte de visite. La piece de
vers ci-dessus mentionnee nous apprend que « le billet de
visite », comme on l'appela d'abord, consistait, ä cette
epoque, en une simple carte ä jouer retournee sur laquelle
on inscrivait son nom et qu'on glissait dans la serrure
quand on ne trouvait pas la personne chez qui on se pre-
sentait. De lä l'origine des cartes de visite, d'abord manus-
crites, ensuite imprimees.
Au XVIIIe siecle, les artistes les plus habiles s'inge-
niaient ä les orner, y peignant fleurs et portraits, attributs
symboliques. Sous l'Empire, on en frappait en relief, sur
carton rose, avec personnages costumes ä l'antique. Vers
le milieu du XIXe siecle, elles ne portaient plus qu'un nom
grave, mais sur carton glace, rival de la porcelaine.
Aujourd'hui, si la simple carte de visite joue encore dans
les echanges annuels de voeux, nous en revenons ä la charmante
coutume du XVIIIe siecle, puisque de nombreuses
cartes illustrees — ni cartes de visites ni cartes postales —
apparaissent aux devantures des papeteries, aux vitrines
des grands magasins.
En somme ce n'est pas chose indifferente d'avoir devant
soi un an tout neuf qui sera, en grande partie, ce que nous
en ferons nous-memes et dependra de la bonne volonte
que nous y apporterons.
CARNAVAL
De toute antiquite, les differents peuples ont institue des
fetes joyeuses fondees sur d'anciennes traditions. Festins,
musique bruyante, danses, deguisements, formaient le fond
de ces rejouissances. Le Carnaval, en particulier, etait ä
I'honneur.
II commencait primitivement le 25 decembre et com-
prenait les fetes de Noel, du Jour de l'An et de l'Epiphanie.
Nous voyons encore Carnaval regner au moyen äge, sans
les exces oü se laissait entrainer l'Antiquite. Enfin, ä la
suite du XVe et du XVIe siecle, l'influence italienne mit
en vogue les mascarades publiques, et le Carnaval fut de-
sormais une fete traditionnelle etablie.
La Revolution l'interrompit.
(Suite page 7)
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