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LE M E S SAG E R DU RHIN
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CALENDRIER DU JARDINIER
Champs et prairies. — On
herse les champs de ble d'au-
tomne et les luzernieres. On
fait passer le rouleau dans
ceux qui ont ete souleves
par le froid ou mines par les
trous de souris. On commen-
ce par un temps sec les se-
mailles de ble de mars, de
seigle de printemps, d'avoine,
d'orge, de vesces, de trefle,
de pois, de feverolles et de
betteraves, et l'on plante les
pommes de terre precoces.
On herse les pres et on y
etale les taupinieres. On
commence les semis de prairies
naturelles. On irrigue, au
cas ou le sol n'est pas gele,
et Ton cesse le soir, si l'on
craint les gelees a glace. On
laisse dans les pres la paille
de furnier, jusqu'ä ce que les
gelees m soient plus ä crain-
dre. On taille les houblon-
nieres vers la fin de mars et
l'on fait les jeunes plantations.
Arbres fruitiers et vignes. — On termine la taille des leri,
vignes. On consolide les palissades en fil de fer. On ails
taille les arbres; on continue ä transplanter les arbres fin
fruitiers; on greffe les cerisiers et les pruniers; on abrite etat
A.&ehwander
les pechers et les abricotiers
en espaliers, pour les empe-
cher de fleurir trop tot. On
defonce la terre autour des
arbres isoles. On debarrasse
de la mousse et de l'ecorce
fendue les arbres fruitiers et
on les lave ä l'onguent de
Saint-Fiacre. On met en jau-
ge, dans la terre, les bran-
ches pour greffons.
Jardin. — On releve les
rosiers et l'on commence les
semis de plantes annuelles de
pleine terre dans les pärties
abritees du potager, telles
que : reines-marguerites, gi-
roflees, vesces ecarlates. On
aere souvent les couches en-
semeneees; on fume les car-
reaux du jardin et on les
beche. On seme en pleine
terre : pois hätifs, qu'on
couvre de rameaux, radis hätifs
, laitue pommee, eibou-
lette, persil, cerfeuil, epi-
nards, oignons, poireaux, ce-
carottes, betteraves rouges; on plante les oignons,
et echalottes (bulbes), pommes de terre et, vers la
du mois, choux et salades d'hiver. On met en bon
les carreaux d'asperges. i
CARNAVAL
(Suite de la page 5)
Mais le Carnaval reprit avec fureur des 1799. Sans doute,
parce que le peuple francais, apres la tourmente passee,
sentait l'imperieux besoin de se divertir, d'oublier les atro-
cites, les miseres vecues, etc. . .
Pretexte de rejouissances . . . certes, oui, mais pretexte
charmant. Et si Carnaval donna parfois lieu ä des scenes
d'orgie, de debauche, ä des abus regrettables, sa veritable
origine, fondee sur la saine tradition, est faite de naivete
et de joie paisible. Les cris, les rires etaient dans l'air. On
avait le temps de s'amuser sainement, franchement et sans
equivoque . . .
Pierrot et Colombine etaient en quelque sorte la toile
de fond du Carnaval, les deux personnages indispensables,
aux poses etudiees, au regard reveur sous le visage blafard.
Et puis venait Arlequin, mysterieux sous son loup de Velours
noir, au costume bigarre, ä l'allure souple et feline.
Et Polichinelle . . . Polichinelle, si touchant dans sa lai-
deur, si rempli de bonhomie tendre. Les enfants le prefe-
raient encore ä Pierrot, malgre son nez vermillonne et ion
chapeau en bataille. Polichinelle fut le roi du Carnaval.
Et chaque annee le peuple francais attendait impatiem-
ment le signe des rejouissances populaires. Des defiles se
formaient publiquement, chacun se grimait avec art. Et les
costumes, des plus riches aux plus miserables, se croisaient
sur toutes les routes de France. On se sentait pour un jour
l'äme du personnage qu'on incarnait en le faisant revivre.
On faisait un pelerinage dans le passe et Carnaval fut
adopte par les chretiens parce que ceux-ci ne virent dans
cette fete qu'un enfantillage charmant, messager des joies
pueriles, puisees dans les rejouissances communes et la
claire lumiere des distractions necessaires.
Aujourd'hui Carnaval semble mort. 11 a cede le pas ä la
realite des choses, aux soucis immediats. La coutume primitive
tend de plus en plus ä disparaitre. Est-ce parce que
le peuple de France ne sait plus s'amuser ? II y a un peu
de cela; et aussi parce que les exigences du XXe siecle sont
lä et qu'elles ne laissent plus guere de temps ä la fantaisie.
Devons-nous dire adieu ä Pierrot, ä Arlequin, ä Polichinelle
? Non, pas encore. Lä-bas, au sud de chez nous, Carnaval
vit toujours. Est-ce parce qu'il y a plus de soleil et
de fleurs ? Peut-etre . . . Pierrot blafard sait encore pleurer
d'amour, Arlequin amuser et Polichinelle emouvoir. II y a
encore des cris de joie en France . . .
COUTUMES PASCALES
Le Vendredi Saint
Les dernieres prieres du Jeudi Saint se sont tues. L'ob-
scurite lourde de crainte et de remords tombe sur la nuit
redoutable.
II y a une quarantaine d'annees, les vieilles paysannes
de la foret des Ardennes se signaient en evoquant « la
Peineuse », la messe des morts. Elle etait chantee sur
l'heure de minuit, par les derniers defunts du village et par
un eure disparu depuis longtemps. Si un vivant avait le
courage de s'offrir comme enfant de cheeur, les malheureux
etaient delivres du purgatoire.
Ces sombres superstitions s'effacent. Elles etaient legion
au moyen äge. Le Vendredi Saint les bergers de Sologne
baptisaient les veaux pour les preserver- du loup. D'autres
« charmaient le renard » en des ceremonies minutieuses et
compliquees.
Des forces multiples nefastes ou bienfaisantes s'atta-
chaient aux ceufs pondus le Vendredi Saint. Manges le di-
(Suite page 9)
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