LE MESSAGER DU RHIN
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Champs et prairies. — On
acheve de transplanter et de
repiquer les betteraves, les
choux et le tabac. Plus tard,
on pioche les choux, le mai's,
les betteraves et le tabac;
l'on butte les pommes de
terre. On seme encore des
vesces, du sarrasin et du mil-
let. On seche le trefle violet,
la luzerne et le sainfoin; vers
la fin du mois, on recolte le
colza. Dans la trefliere, il
faut detruire la cuscute.
Dans les houblonnieres, il
faut accoler les pampres. On
commence ä faucher les pres,
lorsque les graminees se met-
tent ä fleurir. On cesse l'ir-
rigation deux semaines avant
la fauchaison. Apres la fe-
naison, on repare les rigoles.
Arbres fruitiers et vignes.
— On commence le pihce-
ment et l'accolage des jeunes
sarments de vignes, sans tou-
cher aux pousses principales.
CALENDRIER DU JARDINIER
Jardin. — On sarcle les
plates-bandes. On repique les
choux, celeri, chicoree, poi-
reaux dans les carres vides.
On seme choux d'hiver,
choux-raves, endives. On recolte
la semence des salsifis,
salades, choux, epinards et
radis. Vers la Saint-Jean, la
recolte des asperges touche
vers sa fin. On supprime les
coulants des fraisiers. On
coupe les plantes-epices pour
les secher ä l'ombre. On
transplante les auricules et
les primeveres; on multiplie
les ceillets et les lauriers par
marcottage; on sort les
oignons ä fleurs, pour les
conserver dans un endroit
sec et aere.
Animaux domestiques. —
On laisse autant que possible
le betail ä l'etable. On veille
ä ce que les etables demeu-
rent fraiches et on en chasse
les mouches avec de l'huile
ASchw>an<Aer
Le premier sulfatage doit etre fait au commencement de de laurier. On ne fait päturer le "betail que de grand
ce mois, si la Vegetation n'etait pas encore assez avancee matin et le soir. On se gardera de donner du foin qui
au mois de mai. On opere le premier pincement des arbres n'a pas encore fermente. On tiendra les creches toujours
en espalier. tres propres.
MUGUET DE MAI - FLEUR MARTYRE
(Suite de la page 11)
ment naissance ä la plante et l'on commence par les net-
toyer. En meme temps qu'on fait cette Operation, on met
de cöte les griffes trop faibles qui ne sont pas en etat de
subir le forcage. Apres nettoyage, les rhizomes sont enfouis
dans du sable terreux dont l'unique qualite doit etre la
permeabilite, qui assurera une conservation parfaite.
Des ce moment le forcage peut etre pratique. Les griffes
sont placees en Serres dans des lits de sciure et mainte-
nues ä des temperatures de 2 5 ä 30 degres. Quand elles
commencent ä entrer en Vegetation, on les enfouit com-
pletement dans la sciure, en maintenant toujours l'humi-
dite necessaire. Peu ä peu les pousses surgissent et s'entr'-
ouvrent, on les rapproche de la lumiere, et on les y habi-
tue progressivement. Pendant toute la duree de cette
culture intensive, on öte quelques feuilles afin de fortifier
les bourgeons floraux.
Afin d'avoir continuellement des plantes fleuries, on
procede au forcage en plusieurs fois, en espacant chaque
Serie de quinze jours.
De meme que l'on force les rhizomes de muguet pour
avoir des fleurs avant l'epoque normale de la floraison, on
les soumet aussi au froid, de facon ä retarder cette floraison
, et l'on a ainsi des fleurs jusque dans l'ete, alors que
depuis longtemps les Manches clochettes ont disparu des
bois. Le commerce des griffes ainsi retardees avait pris une
grande extension avant la guerre en Angleterre, en Bel-
gique, en Allemagne, en Hollande. Mais les procedes frigo-
rifiques sont assez coüteux et l'on a imagine en Allemagne
de les remplacer par l'emploi des anesthesiques : les mu-
guets sont « endonnis » au chloroforme, ä l'ether; on les
reveille Selon les besoins de la clientele.
Pauvres muguets !
LA NUIT DE LA SAINT-JEAN A ROME
La Saint-Jean est fetee en France par des feux de joie.
A Rome grands et petits s'arment de clochettes d'argile et
sonnent ä toute volee. Jadis ces fetes attiraient dans la
capitale de la chretiente des milliers de fideles venus non
seulement d'ltalie, mais de France, d'Autriche, d'Espagne.
Aujourd'hui le bas peuple de Rome est seul ä celebrer par
d'antiques traditions l'anniversaire de celui qui annonca la
venue de Jesus.
L'immense place qui s'etend entre la basilique de Saint-
Jean de Latran et la Scala Santa, d'ordinaire deserte ou
traversee par quelques touristes ou pelerins, deborde cette
nuit d'une vie exuberante et populaciere.
Depuis huit heures du soir, tous les moyens de transport
sont pris d'assaut. Le peuple, en groupes familiaux, ä pied
ou perche sur toutes sortes de vehicules, coule comme un
fleuve vers la place. La via Merulana, qui conduit ä la
place, est illuminee de lampions multicolores, de giran-
doles, mais la vaste place et la basilique restent plongees
dans l'obscurite.
Depuis plusieurs jours des marchands ambulants poussent
devant eux des charettes couvertes de clochettes de terre
de toutes dimensions. Les plus petites se vendent quelques
sous; les plus grosses sont'solides et sonores comme l'ai-
rain.
Aucun papa romain ne peut refuser, la nuit de la Saint-
Jean, une cloche de terre ä son Vittorio ou ä sa Margherita
. Et vous pensez si les sonneurs s'en donnent ä cceur-
joie. Le bruit assourdissant, aigu, saccade, de milliers et de
milliers de clochettes branlant toutes ä la fois, eclate si
irresistiblement qu'ä la lettre les sourds entendent. ... Bon
nombre de ceux qui sont affliges de surdite viennent, cette
nuit, sur la place Saint-Jean, pour avoir, eux aussi, leur
part du bruyant concert. (Suite page 15)
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