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LE MESSAGER DU RHIN

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TANTE

par Landolin SUNTEMER

Les faits ci-apres relates, peu importants en eux-
memes, mais caracteristiques pour un type d'homme
que Ton voudrait ne pas voir disparaitre, se sont
passes il y a plusieurs dizaines d'annees, dans le
petit village de Michelbach-le-Bas, qui fait partie
du canton de Huningue. Ma tante, personnage prin-
cipal de ce recit, etait la « tante Odile » pour toute
la population; c'est qu'clle avait eu son heure de
celebrite, et vous saurcz pourquoi, si vous avez la
patience de me lire jusqu'au bout.

Ma tante, donc, n'etait pas mariee et vivait, dans
la maison paternelle, cn meme temps que son frere
et sa belle-sceur, dont les cinq enfants avaient alors
entre dix et vingt ans, comme moi-meme qui en
comptais quatorze et qui venais parfois passer mes
vacances parmi eux. A vrai dire c'etait eile, i'ainee,
qui remplissait le role de \z> veritable maitresse de
maison. La belle-soeur avait bien, dans les premie-
res annees de son mariage, essaye de s'adjuger sa
part d'autorite; mais, originaire d'un village du cöte
de Ferrette, ignorant les particulari-
tes des champs de sa nouvelle patrie,
isolee, surtout moins autoritaire que
la tante, puis accaparee par la mar-
maille d'annee en annee plus nom-
breuse, eile avait cede le pas ä celle-
ci qui conservait ainsi l'autorite
qu'elle avait exercee des avant le
mariage du frere.

Tante Odile entendait etre obeie
et eile n'avait pas la main tres douce.
Je m'en etais rendu compte maintes
fois, quand j'avais ete sous sa tüteile
. Cette fois-lä j'y revins apres
deux ans d'une absence qui m'avait
fait oublier les experienecs anterieu-
res. Le sejour ä la ville et mes etu-
des avaient entoure d'un halo dore
mes Souvenirs de la vic des champs
cn gcneral, de la tante Odile en par- •
ticulier, et je vins dans le vilbge
avec l'intention de flauer per les
pres et les bocages.

Y a-t-il site plus enchanteur qu'un
village sundgovien; et ce village-lä,
oü vos ancetres ont durant des ge-
nerations laboure parmi leurs sem-
blables, pcut-il etre compare ä un
autre quel qu'il soit! Le jeune cita-
din qui y revient semble reconnaitre
des visages longtemps oublies; il in-
terroge les chemins et les sentes, les
champs et les arbres, les etangs,
ruisseaux et ruisselets, et tout semble

lui repondre d'une merveilleuse facon, car tout
eveille dans son dme un echo etrange et troublant.
Michelbach etait alors ce village par excellence
pour moi.

II merite d'etre aime, car il a tout pour plaire.
Quoique situe ä peu de distance seulement de la
route Napoleon, qui joint Altkirch ä Bäle, il reste
le plus souvent ignore du passant : on ne le de-
couvre guere, meme du haut de la crete qui longe
cette route. II est cache dans un creux des derniers
prolongements du Jura vers la plaine du Rhin.

C'est ä peu de pas du village, du cöte de Test,
que cette plaine commence; quiconque se rend de
Blotzheim ä Michelbach traverse le dernier contre-
fort jurassien dans un chemin creux sombre oü,
hors la broussaille des talus, poussent quelques
noyers, des hetres et des acacias; l'aubepine etince-
lante et le jaune vif du genet ne reussissent qu'avec
peine ä egayer, aux premieres Saisons de l'annee, ce
seuil obscur. On dit que le lieu n'est pas sür ä

La flcche de la Cathedrale de Thann


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