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LE MESSAGER DU RHIN

comte de Champagne, intelligent, elegant, tres cul-
tive, poete fameux, mais il eut le coeur leger et
Tarne vagabonde. Et il n'avait que 19 ans, tandis
que Gertrude etait dans la trentaine. Ce fut pour
la pauvre femme la desillusion la plus complete. Et
pourtant, comme eile l'avait dit dans sa poesie, eile
avait le besoin d'aimer, le desir du grand amour!
L'union ne put pas durer; apres deux ans le manage
inegal fut dissous sous pretexte de sterilite et
de parente. Gertrude se declara d'accord et retour-
na dans ses proprietes.

Mais eile ne renonca pas pour cela aux plaisirs
de la vie. Dans un nouvel amour eile voulut trou-
ver la consolation pour ses deux mariages manques.
En troisieme noces eile epousa le comte Sigismond

de Linange, un homme rude, un guerrier redouta-
ble, un batailleur qu'on craignait partout. Est-ce
que Getrude trouva dans cette union le bonheur
qu'elle n'avait pas trouve auparavant? On ne le sait
pas. En 1225 dejä la mort inexorable l'arracha, jeu-
ne encore, de cette vie et termina trop tot cette
existence agitee et troublee. Elle ne laissa pas d'en-
fants, « advint qu'elle mourut sans hoirs de son
corps », dit le chroniqueur. Avec eile s'eteignit la
famille tellement celebre des comtes d'Eguisheim-
Dabo, et les riches domaines vinrent en differentes
mains. La comtesse Gertrude n'a laisse que le re-
nom d'une femme spirituelle, bien versee dans l'art
et la poesie, d'une femme au grand cccur et au
bonheur si petit.

ganon sur le

Quelques pages d'histoire

1.

Privilegs colmarien de 1361
Jadis les riverains avaient le droit de s'approprier
des navires echoues sur le Rhin, de meme que de
leur charge. Ce droit de la «Grundruhr», comme
on l'appclait, incommodait fort les marins et leurs
villes respectives. Des 1236 Strasbourg s'en etait
ar.sure l'exemption sur tout le cours du Rhin, de
sorte que ses marins malchanceux pouvaient au
mcins sauver leurs navires et les produits precicux
qu'ils contenaient. D'autres villes imiterent cet
exemple. C'est ainsi que les bourgecis de Colmar
obtinrent en 1361 de l'empereur Charles IV le privilege
de ne pas etre soumis ä ce droit onereux.

Dans le document, donne ä Prague le 15 aoüt
1361, l'empereur fait savoir que les Colmariens lui
ont presente leur requete disant que leurs com-
mercants ont eu de grands dommages du fait de la
«Grundruhr». L'empereur decide donc qu'ä l'ave-
nir, « quand, en descendant ou remontant le Rhin
avec leurs marchandises grandes ou petites et leurs
bateaux dans lesquels rls ont leurs produits, ils
heurtent ä cause de l'eau basse, l'inattention du
pilote ou une autre cause, le sol, des pierres ou des
arbres », personne ne pourra avoir des droits ou
des pretentions sur les bateaux colmariens. Tous
les princes et seigneurs, ecclesiastiques ou laiques
et tous les sujets de l'Empire ne doivent ä l'avenir
porter prejudice ä ce droit des Colmariens.

Ce privilege est assez curieux et prend une cer-
taine importance du fait que nous ignorons tout du
commerce colmarien sur le Rhin. Certes nous en-
tendons parier des bateliers colmariens qui con-
duisent des marchandises par 1'III jusqu'ä Strasbourg
, mais aucun document ne mentionne la na-
vigation colmarienne sur le grand fleuve. Et pourtant
, suivant la charte ci-dessus, eile a existe et a
du prosperer, autrement les Colmariens n'auraient
pas demande de l'empereur ce privilege, et les tei-
mes meme du document permettent de l'affirmer.

Difficultes entre Strasbourg et Bäle au sujet de la
navigation rhenane au XVe siecle

Pendant longtemps le regime de la navigation,
du transport des voyageurs et des marchandises
avait ete assez «liberal». Mais des le debut du
XV9 siecle les puissances riveraines tendaient de
plus en plus ä s'arroger des monopoles, surtout en
ce qui concerne les transports. Strasbourg voulut
interdire aux Bälois les transports sur le Rhin
moyen et en meme temps faire la navigation sur le
Rhin superieur meme en amont de Bäle. Cette ville
par contre demanda de pouvoir faire les transports
sans nul empechement des Strasbourgeois tout en
s'opposant ä la navigation de ces derniers ä Bäle
et plus en amont. La querelle s'envenima de plus
en plus. Queis etaient les droits et Privileges les
plus anciens? Qui avait raison?

Toujours est-il que Strasbourg ferma le passage
sur le Rhin pour les marins et pilotes bälois. L'af-
faire fut portee devant l'assemblee de la ligue des
villes de 1422. La decision prise par une commis-
sion composee de membres de Colmar, Selestat et
Fribourg en 142 4 fut la suivante : en amont de
Bäle les navires strasbourgeois devaient prendre des
pilotes et matelots bälois, sauf pour les grands pe-
lerinages d'Einsiedeln. Les Strasbourgeois n'avaient
pas le droit de fermer le Rhin aux navires bälois
qui, contre une remuneration modique, devaient
prendre un pilote strasbourgeois.

Cet accord fut donc defavorable pour Strasbourg,
de sorte que quelques annees plus tard, vers 1440,
la querelle reprit. Les marins strasbourgeois et le
conseil de la ville demanderent la liberte de navigation
sur le Rhin entier, surtout de pouvoir faire
le transport de marchandises et de voyageurs ega-
lement en amont de Bäle. L'annee jubilaire 1450
vint qui amena de grandes masses de pelerins. Bäle
accepta donc une transaction, proposee par Brisach :
les Bälois pouvaient transporter les pelerins jus-


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