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LE MESSAGER DU RHIN

plupart repandent de suaves et penetrantes senteurs.
Plus variee est la faune : aussi le voyageur qui a
parcouru d'autres contrees est frappe des tres nom-
breux animaux, oiseaux et reptiles, qu'il rencontre
dans ses peregrinations.

En fait le Sahara peut etre regarde comme plus
aride par le fait de l'homme que par l'abandon du
Createur. Si les Touareg n'avaient pas l'humeur va-
gabonde, ils auraient certainement tire parti de ce
sol pretendu si ingrat.

LES HOMMES VOILES

Les Touareg sont de haute taille, 1 m. 80 en
moyenne. Sous l'ardente et claire lumiere d'Afri-
que, leur Silhouette elegante et longue se decoupe
nettement et donne immediatement une impression
de souplesse et de force. Iis sont vetus d'un pan-
talon et d'un surtout en guinee bleue, la tete re-
couverte du voile, ou « litham », les pieds nus ou
chausses de sandales. Seuls, les yeux, les bras, les
jambes emergent clairs de l'ensemble plus sombre.
Agiles et minces ils ont une demarche gracieuse,
quoique pressee, et que ne parviennent pas ä alour-
dir ou ä embarrasser les lances, le sabre, le poignard
et le bouclier qu'ils portent constamment.

Les Touareg ne sont pas des noirs. Iis ont le
teint blanc et clair, les traits reguliers, generale-
ment de beaux yeux, mais qui, fixant rarement l'in-
terlocuteur, manquent im peu de franchise. Le voile
bleu fonce, presque noir, qui couvre leur front
et leur figure, ne laisse percevoir que les yeux et
donne ainsi ä la physionomie un air farouche.
L'origine du litham est assez controversee. II serait
du sans doute ä une raison d'hygiene; la necessite
dans un pays ou l'air est tres sec, d'entretenir une
numidite süffisante dans les voies respiratoires,
Quoi qu'il en soit il fait partie integrante du Targui
, qui le conserve meme sous sa tente et devant
ses enfants; il n'a cependant aucune repugnance ä
le rajuster devant un etranger, et le releve momen-
tanement lorsqu'on Ten prie, sans faire de difficul-
tes ni temoigner d'embarras.

Tous les hommes, des que Läge leur permet de
prendre les armes, portent au bras droit, au-dessus
du coude, un bracelet en marbre veine, dit « pierre
de Hombori», qui, une fois en place, n'est plus
enleve. Leur physionomie respire l'insouciance et
souvent la ruse.

ARMES DE PIED EN CAP

Excellents cavaliers pour la plupart, ils se mettent
en seile ou sautent ä terre d'une enjambee, sans
effort apparent, sans prendre appui au cheval ou ä
la seile. Dresseurs merveilleux de chevaux, ils font
agenouiller leur monture d'une pression des genoux
et les relevent par un cabre qui süit immediatement.
Obliges de mettre pied ä terre, ils abandonnent
leurs chevaux sans les entraver, et ceux-ci les at-
tendent ä la meme place.

Leurs selles sont surchargees d'ornements de
cuivre; elles possedent, attaches ä des sangles, des

etriers egalement en cuivre, dont l'ouverture est
fort etroite et ne permet que l'introduction du gros
orteil. Les Touareg sont constamment armes du
sabre, du poignard et du bouclier. Leurs lances ont
le manche en fer ou en bois. Avant la conquete
francaise, Celles en fer etaient reservees aux seuls
nobles; actuellement les esclaves meme en font
usage ä l'occasion. Iis atteignent facilement avec
elles un but place ä une vingtaine de metres. Leurs
sabres ont la lame longue et coupante; la pointe en
est arrondie. Beaucoup sont de fabrication europc-
enne et ont ete emmanches par des forgerons du
pays dans une poignee en forme de croix. La croix
est un motif d'ornementation que les Touareg em-
ploient souvent : eile orne le manche du poignard,
la poignee de l'epee, le devant du bouclier; ils
ignorent au surplus d'oü leur vient cette coutume.
Un bon sabre est considere comme inestimable et
se transmet par heritage de generation en gene-
ration.

Les Touareg possedent une tres grande agilitc
entretenue par des courses et des exercices conti-
nuels. Iis s'exercent souvent ä l'escrime et y pro-
cedent de la facon suivante : les deux adversaires
s'abordent soit ä pied soit ä cheval, en poussant des
cris stridents et en frappant leur bouclier contre le
genou; ils se portent de grands coups d'epee qu'ils
parent du bouclier. Le combat s'arrete lorsque Tun
des adversaires se decouvre, faute qui est saluee par
d'unanimes eclats de rire echappes ä tous les as-
sistants.

NOBLES ET VASSAUX

Les Touareg sont divises en nombreuses tribus
plus ou moins fortes. Les plus puissantes sont dites
1 tribus nobles. D'elles dependent des tribus moins
importantes dites « vassales», qui leur doivent
hommage et redevances. En dehors de ces deux ca-
tegories de Touareg, les nobles et les vassaux, il en
existe une troisieme, composee des esclaves de la
famille ou des descendants d'esclaves; eux sont de
veritables serfs. Les nobles se disent et se croient
tres superieurs aux vassaux. Iis se marient entre eux
et considereraient comme une decheance d'epouser
une femme vassale. Cette coutume ne concerne
d'ailleurs que les hommes et les femmes des tribus
nobles ont toute liberte de choisir un mari parmi
une tribu vassale; les enfants provenant de ces ma-
riages sont nobles.

Acquise par la victoire, perpetuee par l'heredite,
la noblesse peut se perdre dans la defaite. Ainsi une
tribu vassale, victorieuse d'une tribu noble, pren-
drait par le fait meme de son succes, la place et
l'importance de cette derniere.

L'AMENOKAL

Chaque tribu est commandee par un chef, appele
«amenokal». Ce titre est en general hereditaire
dans une famille, toujours la plus riche et la plus
puissante du groupement.

La famille targui comprend : le pere, la mere, les
fils, leurs femmes, leurs enfants, les oncles, les tan-


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