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LE MESSAGER DU RHIN

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LE PORT DE DAKAR, AU FOND L'ILE DE GOREE

Les premiers navigateurs qui, apres avoir franchi
le detroit de Gibraltar (les celebres « Colonnes
d'Hercule » de l'Antiquite), se lancaient dans le
mystere de l'Ocean Atlantique, ne s'eloignaient
guere des cötes. Marchant prudemment vers le Sud,
ils longeaient, pendant des centaines de kilonictres,
les rivages hostiles ou desertiques du Maroc et de
la Mauritanie, pour aboutir enfin, apres des semai-
nes de voyage, ä rembouchure du fleuve Senegal.
Puis la cöte inhospitalicre, toujours orientee N.-E.-
S.-O., se poursuivait jusqu'ä ce qu'un cap inattendu
rompe la monotonie de la route. Doublant la pbin-
te de ce Cap Vert, au nom si evocateur, les marins
decouvraient un ha vre abrite des vents et une pe-
tite ile basaltique, noire et nue, Goree.

Si Saint-Louis, ä l'embouchure du Senegal, fut
longtemps le principal port de ce commerce avec
l'interieur de l'Afrique, oü affluaient l'or, l'ivoire
et la gomme, Goree ne fut jamais abandonne des
navigateurs. Le commerce africain ä ses origines se
faisait de la facon suivante : Ayant depose ä terre,
en un point bien visible, les marchandises qu'ils
voulaient echanger, les trafiquants se retiraient ä
quelques encablures. Les indigenes sortaient alors
de la brousse, examinant l'offre et placaient pres

d'elle la contrepartie qu'ils proposaient : or, ivoire,
etc. .. Si cette contrepartie etait agreee, les navigateurs
l'cmportaient, laissant leurs marchandises
aux indigenes. Si eile ne leur paraissait pas süffisante
, ils reprenaient leurs produits. Puis des con-
tacts directs furent pris, mais le commerce n'en de-
meurait pas moins long et difficile.

Pour ce genre de trafic, Goree etait une base
ideale. L'ilot est ä quelques centaines de metres de
la cote. Les marins pouvaient y reparer leurs agres,
faire de l'eau, constituer des depöts, ä distance res-
pectueuse des velleites belliqueuses ou simplement
pillardes des indigenes, pres de leurs bateaux soli-
dement ancres sur des fonds sürs et dans une rade
abritee, toüt en se livrant aux lentes et laborieuses
transactions commerciales.

De trcs bonne hcure, les Francais connurent et
utiliserent Goree. En 1594, le Portugals Andre
Alvarez d'Almada ecrivait : « Goree sert d'entrepot
aux Francais ... Iis s'y croient chez eux, tout com-
me s'ils etaient dans un port de leur pays. » (« Tra-
dado breve dos rio de Guinea do Cabo Verde. »)


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