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LE MESSAGER DU RHIN

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TROIS ESQUISSES PAR ALFRED DENU

La femme ideale

C'etait vraiment la femme revee, une femme
ideale.

Elle etait tres jolie, d'une gräce indescriptible,
Son visage et son corps
avaient des lignes har-
monieuses qui rappe-
laient les sculptures de
l'ancienne Grece.

Sa voix etait fraiche
et melodieuse, aux ac-
cents captivants, et
quand eile chantait s'ac-
compagnant elle-meme
au piano, qu'elle jouait
avec maitrise, on ne
se serait pas lasse de
l'ecouter.

Encore plus attrayant
que son physique etait
son caractere. Elle etait
d'un naturel gai et
charmait tout son en-
tourage par son esprit
fin et plein de fantaisie.
Tres courageuse, eile
savait prendre la vie
comme eile est et ne
perdait jamais sa bonne
humeur, ni sa presence
d'esprit, meme dans les
situations les plus diffi-
ciles.

Elle avait les che-
veux coupes, ni trop

courts, ni trop longs, et savait danser avec gräce,
chose plutöt rare.

Tout le monde s'etonnait de son vaste savoir;
avec la meme aisance qu'elle savait preparer un
bon diner, eile discutait avec des docteurs, des Ingenieurs
sur des sujets scientifiques ou techniques.

D'autre part eile etait d'une franchise parfaite et
ne mentait jamais. Lorsqu'elle donnait un rendez-
vous, eile tenait toujours sa parole et arrivait ä
l'heure exacte. Malgre qu'elle se tenait toujours
tres soignee et bien habillee, eile ne mettait jamais
trop de poudre ou de parfum et ne se fardait
pas.

Toute jeune qu'elle etait, eile connaissait tous
les auteurs francais, allemands et anglais, qu'elle

Mere et enfant

lisait dans leurs langues originales, langues qu'elle
parlait d'ailleurs d'une facon impeccable.

Elle n'etait pas pressee de se marier, aimait ä
s'amuser sans arriere-pensee et lorsqu'un represen-
tant du sexe fort lui plaisait, eile le lui faisait com-

prendre ouvertement et
sans ambages.

Tous les arts l'inte-
ressaient, meme l'art
cinematographique, au-
quel eile donnait d'ailleurs
la preference.
D'un caractere tres ten-
dre, eile pleurait de bon
cceur lorsque sur l'ecran
quelque scene touchan-
te se deroulait, et eile
detestait les fins ameri-
caines, oü les films se
terminent toujours par
un mariage.

Son corps tres souple
etait entrame ä tous les
sports, course, natation,
patinage, ski, etc., dont
la pratique lui avait
donne une certaine li-
berte de pensee et de
manieres, un naturel
simple et sans pudeur
excessive.

En somme, cette rare
demoiselle avait tous les
avantages qu'on pou-
vait s'imaginer et me
plaisait enormement.
J'etais sur le point de lui demander de devenir ma
femme, lorsque... je me suis reveille. J'avais reve.
Helas! Ce n'est que dans le pays des songes qu'il
existe de ces femmes ideales.

(Peinture de
Mme Vigee-Lebrun)

Trop tard!

L'autre jour, en rentrant du travail, j'apercus sur
la rive du canal un homme, vetu modestement,
qui etait couche dans l'herbe sous un arbre.

On etait en hiver et il faisait un temps pluvieux.
Une fine pluie tombait sans arret, et je pensais que
c'etait une idee bizarre de vouloir se reposer dans
l'herbe par un temps aussi desagreable.

Lorsque je passais devant le singulier personna-


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