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LE MESSAGER DU RHIN
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Les annees passerent. La gamine etait devenue
une femme süperbe, dont la beaute resplendissante
rappelait certains anges des tableaux de Raphael.
Le jeune homme, dont le naturel reveur avait ete
mene dur d#ns la kitte pour la vie, impitoyable et
sans merci, etait devenu encore plus triste et plus
melancolique.
11 avait perdu beaucoup d'illusions, mais ä force
de reflexion et de solitude, il avait decouvert le
veritable sens de la vie, l'harmonie cachee derriere
les choses. Beaucoup de ses chimeres s'etaient
ecroulees, mais il avait garde intact son ideal.
Un jour, dans un bal, il retrouva celle qu'il n'avait
jamais cesse d'aimer et son cceur tressaillit de joie. II
n'osait presque pas la regarder, tellement eile etait
devenue belle. Elle etait si simple, si douce. Pour la
premiere fois de sa vie il sentit ce qu'est le veritable
amour, ce sentiment pur, cette impression de-
licieuse de «dejä vu», ce souvenir obscur et in-
decis qui s'empare d'un homme lorsqu'au hasard de
la vie il rencontre. dam un corps harmonieux et
inconnu, un etre qu'il a dejä aime, son äme sceur.
V
ARIETES
L'ANE ET LA VIGNE
Chez les anciens, quand. on
voulait decorer une salle ä manger
, on y faisait frequemment
sculpter ou peindre des tetes
d'änes enguirlandees de pampres
de vigne. Bizarre decoration,
mais parfaitement convenable, si
Ton en croit la tradition.
La vigne, en effet, ne porte
naturellement que des fruits rares
et maigres. En des temps fort
recules, certain baudet se mit ä
brouter, un jour, les pampres
d un cep, et l'on remarqua que
l'ännee suivante ce pied de vigne
se couvrit de grappes nombreuses
et pesantes. De lä vint l'idee de
tailler la vigne, pratique sans la-
quelle le vin, ou du moins le bon
vin, serait probablement reste in connu
des hommes.
Ainsi se trouvent expliques les
honneurs rendus par les amis du
bon vin ä l'äne, qui, en depit de
sa pretendue stupidite, n'en avait
pas moins dote l'humanite d'une
tres ingenieuse invention.
LE MEDECIN SATISFAIT
M. Thierri, celebre docteur du
XVIIP siecle, fut un jour appele
pour soulager un homme travail-
le d'une pituite violente. II se
transporte chez le malade, lui
täte le pouls, l'interroge.
Le malade ne peut repondre
que par sa toux; il est saisi d'un
paroxysme epouvantable. Ses ef-
forts lui font arracher une matie-
re verdätre, epaisse .. . Le mede-
cin considere attentivement le
crachat pendant quelques instants.
Puis, voyant que le malade est en
etat de lui repondre :
— N'avez-vous pas, Monsieur,
un etat de fievre continuel?
— Oui, docteur.
— Avec des redoublements?
— Oui, docteur.
— Tant mieux! Et un violent
mal de tete?
— Helas! oui, docteur.
— A merveille! Et, quand vous
toussez, un spasme universel?
.— Plait-il?
— C'est-ä-dire un mouvement
convulsif de tous les membres?
— Oui, docteur.
— Ah! Que je suis content!
— Vous etes content, docteur?
— Oui, c'est la pituite vitree,
maladie perdue depuis des siecles,
que j'ai le bonheur de retrouver.
Rien n'egale ma satisfaction.
— Ah! docteur, ■ votre air
joyeux me console. Vous trouvez
donc que ma maladie est.. .
— Mcrtelle, Monsieur, mor-
telle! Ah! que j'ai de joie!
Et il s'en va annoncer la nou-
velle ä ses confreres.
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Louis WUNSCHEL
Tel. Selestat N° 160
CH ATE NO IS (Bas-Rhin)
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