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LE MESSAGER DU RHIN
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BONS MOTS
CONTRADICTION
— Je suis desolee de ma fille,
eile a ete successivement dactylo,
couturiere, modiste, mais eile ne
reussit nulle part; eile n'est bon-
ne ä rien.
— Placez-la donc comme bon-
ne ä tout faire.
A LA RENVERSE
— Quel tapage vous faites,
mes enfants. Qu'y a-t-il?
— Papa, c'est Luden qui a jete
la mappemonde par terre, et ?1
veut que ce soit moi qui la ra rnasse
; c'est le monde renverse.
COMPENSATION
— Comment, Francois, tu as
mange le gäteau de ta petite
sceur?
— Oui, maman, mais je vais
lui donner la moitie du mien.
A L'ECOLE
— Mais, Simone, il begaye, ton
petit frere.
Simone, vexee : Oh! tres peu,
et seulement quand il parle.
RHUMATISME
— Eh bien, Mathurine, comment
va votre mari?
— Pas bien du tout; il souffre
toujours de son rhumatisme ex-
clamatoire.
— Vous voulez dire inflamm? -
toire. Exclamatoire veut dire qui
fait pousser des cris.
— Oui, c'est bien cela. II a
hurle toute la nuit.
AMÜSEMENT
Maman pose des ventouses ä
son fils aine; le petit frere consi-
dere l'operation avec interet;
soudain il s'ecrie :
— Oh! maman, je t'en prie,
laisse-moi faire ä mon tour des
petits pätes sur le dos de Victor.
COMPARAISON
— Moi, ma grand'mere, eile est
centenaire.
— Et la mienne, eile est mil-
lionnaire!
LOGIQUE
Le patron, ä son apprenti : Si
quelqu'un vient me demander, tu
diras que je suis sorti.
L'apprenti : - Bien, Monsieur,
alors je peux m'amuser?
Pourquoi cela?
— Parce que si on me voit en
train de travailler, on saura bien
que vous etes lä.
TOUT SOIE...
— Vous me garantissez que ce
parapluie est tout soie?
Le marchand : Je ne veux päs
vous tromper : le manche est en
bois et les baleines en fer.
PLUIE ENNUYEUSE
II pleut ä torrents depuis trois
heures.
Un arroseur public est assis
sous une porte cochere, son ap-
pareil et sa lance sont ä cöte de
lui. On l'entend murmurer :
— Cette maudite pluie ne va
donc pas finir, que je puisse ar~
roser!
HERITAGES
La tante : Robert a les yeux de
sa mere.
L'oncle : Et le front de son
pere.
Robert : Et les culottes de son
grand frere.
INSTRUCTION
Charlot : Le prof m'a demande
le Groenland; je Tai cherche et
je ne Tai pas trouve.
Le papa : C'est bien fait. Qa
t'apprendra ä ranger tes affaires!
A MARSEILLE
— Te, si je vous disais qu'ä
Marseille j'ai vu jusqu'ä vingt
centimetres de neige.
— En epaisseur ou en longueur?
DISTRACTION
Le savant, entendant du bruit
sous le lit : Qui est lä?
Le cambrioleur : Personne.
Le savant : Ah! bon, je croyais
avoir entendu quelque chose.
INVITATION
— Tu ne veux pas dejeuner
avec moi?
— Mais si.
— Alors ä midi, je serai chez
toi.
TEMPS LONG
Le Conferencier (qui parle depuis
trois heures) : Je m'excuse
de m'etre etendu quelque peu sur
un sujet particulierement passion-
nant, mais comme il n'y a point
d'horloge dans la salle et que je
n'ai pas de montre . ..
Une voix : II y a un calendrier!
EXAGERE
Le voyageur : Vous me comp-
tez cent francs d'electricite et il
n'y en a meme pas dans votre
hötel.
Le patron : Justement, c'est
pour la faire installer.
EXPLICATION
Robert : Pourquoi papa n'a
plus de cheveux?
La maman : C'est parce qu'il
ieflechit beaucoup.
Robert : Mais alors, pourquoi
tu en as tant, toi?
CHOIX
Mademoiselle donne des lecons
ä Henri qui est tres dissipe.
— Henri, si j'etais votre maman
, vous auriez le fouet au dejeuner
le matin, ä midi et le soir
au souper.
Imperturbable, Henri repond :
— Heureusement j'ai choisi
une autre maman.
LANGUE ET LANGUE
— Pourquoi, papa, qu'on dit
langue maternelle et non pas
langue paternelle?
Papa, avec un soupir : C'est
que les mamans parlent plus que
les papas.
CONFLIT
Elle : Oui ou non, veux-tu
m'acheter cette bague?
Lui : C'est un Ultimatum?
Elle : Non, c'est un saphir.
COMMANDEMENT
Monsieur en colere : Enfin,
Baptiste, qui est-ce qui commande
ici? Est-ce vous ou moi?
— Non, Monsieur, ce n'est ni
vous ni moi : c'est Madame.
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