Freiburger historische Bestände - digital

72 PARIS

PARIS

„On accuse Ie Fxanqais de

frivolite et cC inconstanve. Ce
reproche, fait a taut propos et
avec une perseverance vraiment
inexplicable, semble acquerix
de j'out en jpur une consiseauce
aussi affligeant$ poux tout bon
Frau gais que xidicüle aux yeux
de la raison. Le caractexe fran-
c/iis* est actif, petuiant, fou-
gueux et haxdi; mais oii mon-
tre-t-il la frivolite, Pincon-
stnnce, la versatilite ? Eat-ce
dans les hautes sciences ? dans
les arts liberaux? dan$'les txa-
vauxmecaniques? dans le commerce
? a la guexxe? II ne me
convicnt pas de faixe ici des ci-
tations, qui pouxxaierit paxaitxe
deplacces; mais je dis en som-
me qu'il sexait difficile ä un
peuple, de prouvex sa supexio-
rite sux la nation fran^aise, et
de einer des hommes, que nous
n'ayons egales ou surpasses.
Aßn de justifiex raccusation
de fxivolite et d'inconstance,
nous reprocliera-t-on, de negli-
ger le beau, le gxand, poux le
bizarre et le futile? dixa-t-on
que nous ne sorames capables
ni de pensex, ni d'agir? Quit-
tons-nous le seeptre des sciences,
poux agitex la marotte de la fo-
lie? Le Fxanqais refuse-t-il le
combat, pourse livrer aurepos?
Vole-t-il sux les traces du plai-
sir, quand le devöix Pappelle a
des travaux'impoxtans ? Est-il
jamais iuferieur aux autxes ou
a lui-meme? Quelque cliose de-
^enere-t-il cliez lui? Cxaint-il
des rivaux ou des xnaitxes?" Su-
pexieur en tout, est-il injuste,
vain, xidicule? — Non! nonl"

,,T1 faut le dixe cependant, (et
c'est encbxe faixe son eloge,) il
n'estpas toujouxs studieux, pro-
fond, occupe deineditations se-
rieuses. Riehe de tous les dons,
possesseur des plus henrenses fa-
cultes, le Francis est le seui

peuple, qui sache reellem ent rne-
Iex ragreable a Putile, passer
"du sexieux au badin, du sublime
au plaisant, de la poussiere
de Petude sux la scene brillante
du monde. Sur la bxeche ou
dans leboudoix, dans les camps
ou dans les salons, au combat
ou a la danse, il se roontre toujouxs
avec le meme eclat. Sa-
vant et fxivole, sexieux et plaisant
, austexe et passionne pour
les plaisii-s, il dicte a la fois
un txaite et une mode nouvelle^
il txaee en mthne temps un plan
de cainpagne et un biilet doux.
Inventif, fecond, d*une infati-
gable activite, il semble dou-
blexla duxee commune de Pexia-
tence. Aimable, poli, deli-
cat, il parait xecevoix des lois,
Joxsque, pax des manieres a la
fois gxacieuses et imposantes,
pax un langage üexsuasif, il
oblige les autres, a faixe sa volonte
, a se mcttxe sous sa de-
pendance et a xeconnaitxe, sans
se plaindxe, son ascendant et sa
supexioxite.— Ob ! si cette faci«
lite est de Pinconstance, si cette
diversite est de la frivolite, il
est assurement tres - frivole et
tres-inconstant. —- Mais, Pespxit
toujouxs egal, le flegme, Pim-
pextuxbable gxavite de quel*
ques-uns de nos voisins, vau-
dxont-ils jamais taut de lege-
xete et d*inconstance ?*'

„Cette dissextation n"*est point
aussi etxangexe a mon sujet qu'on
pouxrait le pensex, et je vais
de suite en fouinix la pxeuve.u

„Pxesqüe tous les Mac.ons qui
ne sont pas Fxan<^ais, ! affixunnit,
<jue nous ne sommes point faits,
poux etxe Fxancs - M^^ons, que
nous traitons„ fort legexertient
la Ma^onnexie, que nous ne la
connaissons pas, que nous sommes
indigues, pax notre ineon-
stance et notre Ugereti*, de la
connaitxe, de la soutenir, de