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210 REISEN.
REISEN.
puisse blesser ni incommodet
fe recipiendaire. On le fait
mar eher tantot a pas lents, tantot
un peu plus vite; on le fait
baisser de tems en tems, comme
pour passer dans un Souterrain;
on le fait enjamber, comme
pour franchir un fosse; on le
fait marcher en zig-za^, pour-
qu'il ne puisse juger de la na-
ture du terrain, qu'il parcouxt;
enfin, les moyens, qu'on em-
ploie, variont dans toutes les
loges. Pendant ce voyage on
fait jouer la grele et le tonnerre,
ahn d'inspirer au rec. quelque
sentiment de crainte. Quand il
est de retour a Toccident, le
Ven. dit au recipiendaire:
„Qu* avez - vous remarque
dans le premier voyage, que
Vous venez de faire?"**
Apres sa reponse le Ven. re-
prend:
„ „Ce premier voyage est
rembleme de la vie humaine.
Le tumulte despassions, leclioc
des divers interets, les difHcul-
tes des entreprises, les ob Stades
, que multiplient sur nos
pas des concurrens empresses a
Vous rebuter, — tout cela est
figure par le bruit et le fracas,
qui oiit frappe Vos oreiiles, par
I'inegalite de la route, que Vous
avez parcourue. — Faites faire
le second voyage!" "
,,Ce second voyage doit etre
fait a pas moinB lents; il ne
doit etre remarq nable que par de
legers cliquetis de glaives, bien
menages, aux oreiiles du can-
didat. De retour a Toccident,
le frere preparateur plongera le
bras nu du rec. dans une cuve
pleine d'eau, qu'on aura eu soin
de placer en cet endroit; puis
le Yen. dit au recipiendaire:
,,,,Quelles reflexions ce voyage
a-t-il fait naitre dans Vo-
tre esprit? ""
Apres une reponse quelcon-
que le Ven. dit:
„ „Vous avez du trouver dans
ce voyage moins de difficultes
et d'embarras que dans le premier
. Nous avons voulu ren-
dre sensible a Votre esprit Pef-
fet de la constance a suivre le*
chemin de la vertu; plus on y
avance, et plus il est agreable.
Ces cliquetis d'armes, que Vous
avez entendus dans son cours,
figurent les combats, queTliom-
me vertueux est sans cesse obli-
ge de soutenir, pour triompher
des attaques du vice. Vous avez
ete purifie par l'eau. II Vous
reste d'autres epreuves a. subir;
armez-Vous de courage, afin de
les supporter jusqu'au bout! —
Frere expert, faites faire le troi-
sieme voyage !'*"
j,Ce voyage doit etre fait a
grandspas, avecliberte, a peu
pxes comme une marclie depro-
menade. On suit le rec., en
secouant, a quelque distance de
lui, une torche, qui produise
une grande flamme. On a soin
que cette flamme ne puisse lui
faire aucun mal. Le voyage
fini, le Ven. dit au recipiendaire
:
,,,,Vous devez avoir remarque
que ce voyage a ete encore
moins penible que leprecedent.
Les Hammes, par lesquelles Vous
etes passe, sont le complement
de Votre j>urification. Puisse
le feu materiel, dont Vous avez
ete environne, allumer a. jamais
dans Votre coeur Tamour de
Vos semblables! Que la cbarite
preside a. Vos paroles et a Vos
actions; et n'oubliez jamais ce
|>recepte d'unemorale commune
a toutes les nations: ne faiies
pas ä autrui ce que Vous ne vou-
clriez pas qu'on Vous fit ä Vom-
?7zSme/u "
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