Freiburger historische Bestände - digital

chanteurs des rues dans les rues de Strasbourg en 1849, car ils chantaient des
chansons revolutionnaires allemandes- sont une des dimensions de notre sujet, peut-
etre la plus importante, car apres tout, c'est le peuple qui a vote ou le peuple qui a
marche, les faux ä la main. Mais les rythmes politiques sont ceux des ensembles
nationaux, meme si Ton ne peut enfermer les cultures politiques dans des frontieres
etanches. Les rythmes de notre histoire sont donc ceux de la politique et des formes
qu'elle prend sur les deux rives du Rhin: dominees par les echeances electorales pour
la rive gauche, par les levees de boucliers sur la rive droite, jusqu'ä la derniere
journee de juin 1849 ä Paris et aux revolutions rheno-palatine et badoise, qui
restaurent ä Paris, ä Strasbourg et sur les rives du Rhin le pouvoir des hommes qui ne
voulaient pas de Republique progressiste qu'elle soit fran?aise ou allemande, et pas
d'unite allemande, si eile etait republicaine.

La premiere annee est celle des deux levees de boucliers badoises: les
republicains alsaciens y participent peu. La seconde est celle des revolutions palatine
et badoise, lä les democrates-socialistes alsaciens majoritaires dans les urnes
tenterent d'arracher ä leur gouvernement le soutien aux „freres d'Allemagne". En
vain! A ce moment lä, de part et d'autre du Rhin, sont revenus au pouvoir les
hommes de la conservation sociale et politique.

Elections et premiere levee de boucliers

Le 16 avril 1848, les Francis ne pensaient qu'ä leurs elections. Et les democrates
allemands pensent ä la levee de boucliers, malgre l'appel de Soiron au nom du
Comite des Cinquante, diffuse le 12 avril ä Strasbourg par Venedey et Spatz: ne
revenez pas armes dans la patrie, laissez parier la Constituante. A cette date, il est
vrai, provoques par Tarrestation preventive de Fickler, Hecker et Struve ont dejä
tente de soulever les populations des Cercles de la Foret Noire et des Lacs, proches
de la frontiere suisse, au nom de cette Republique, dont Struve a expose les principes
au Vorparlament.

Le gouvernement provisoire fran?ais fort divise a tout fait pour empecher le
Comite democratique allemand et sa Legion de se concentrer ä Strasbourg. A
Strasbourg, les nouvelles autorites Tont empeche de passer le Rhin ä Kehl, et puis on
l'a renvoye vers le Haut-Rhin, ä la colere des commissaires de la republique haut-
rhinois. II est vrai que dans le Haut-Rhin, on a fort ä faire, avec les colonnes mobiles
qui parcourent le Sundgau oü l'emeute antijuive couve encore sous la surface pour
exploser en brusques et violentes flambees, et oü Ton doit reoccuper les vallees
vosgiennes pour tenter de soustraire leurs forets ä la hache des montagnards. La
premiere levee de boucliers sera breve, et des la fin d'avril, les refugies badois
refluent sur les departements du Rhin: les Fran?ais remettent ä Thonneur la
reglementation sur les refugies allemands: ils peuvent regagner le territoire fran?ais,
ä condition d'avoir remis leurs armes.

L'attitude des autorites frangaises devant les refugies

La preoccupation principale des autorites fran?aises est d'obtenir la liberation des
Fran?ais, le plus souvent des Alsaciens, engages dans les colonnes allemandes, et

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