Freiburger historische Bestände - digital

les deux Allemagnes: la sauvage, dominee par les passions revolutionnaires, que Ton
oppose ä la sage et liberale Allemagne, avec ses anciens „athletes" - Welcker,
Itzstein, Mathy mais surtout ä la France moderee de Cavaignac.

On ne s'etonnera pas de constater que les democrates socialistes alsaciens refusent
de participer ä cette fete. Ainsi lit-on dans le Republicain Alsacien d'Erckmann du 12
octobre:

„Nous eprouvons fort peu de Sympathie pour la celebration de l'anniversaire
seculaire de la r6union de F Alsace ä la France. Non pas que nous ne soyons pas
eminemment frangais et devoues de coeur et d'äme ä la patrie commune ... Mais
precisement, on nous fait la position de gens qui doivent se defendre alors que
personne ne les accuse ... Mais il faut montrer aux Autrichiens et aux Cosaques que
nous sommes frangais et que nous ne voulons pas etre detaches de la Grande nation
... Franchement, nous eussions mieux aime que Ton se füt abstenu d'imaginer une
occasion quelconque de proclamer, ce que tout le monde sait, que nous Alsaciens,
frangais de naissance par tant de generation, nous le sommes aussi par le coeur."

C'etait aussi la position de Kuss qui fait savoir clairement ä Jolibois, Tun des
animateurs de la Societe republicaine de Colmar „nous n'avons nulle envie d'insulter
des Allemands - lire les democrates allemands - qui marchent pour le moins aussi
bien que nous".5

Au debut de decembre 1848, les elections presidentielles ont ete marquees en
Alsace comme dans le reste du pays par le deluge bonapartiste: les masses avaient
rejete Cavaignac, le candidat de la bourgeoisie republicaine d'ordre, et vote pour
Louis-Napoleon.

^Organisation politique de r Alsace rouge

Ledru-Rollin n'avait eu que fort peu de suffrages. Mais il disposait de partisans,
nombreux et decides. Avec les medecins Kuss, Held, Jaenger, les journalistes et
professeurs Christian-Frederic Meyer, Jolibois, les instituteurs Boese, Hochstuhl,
Ennery, Schmitt, nous abordons la jeune generation republicaine d*Alsace, la
generation democrate-socialiste, celle qui va dominer l'annee 1849.

La presse democrate-socialiste

Au debut de decembre, la section strasbourgeoise de la societe d^mocrate socialiste
Solidarite republicaine fonde sous la direction de ragrege de medecine Emile Kuss,
le journal „ le Democrate du Rhin bilingue, avec un Supplement hebdomadaire tout
en allemand, der Rheinische Demokrat A Colmar, Christian-Frederic Meyer met fin
ä l'existence de son journal „le Courrier d'Alsace", pour lancer un nouveau journal
„le Rhin". Savoye est passe ä Colmar et Mulhouse et a lance en janvier 1849 une
premiere candidature dans une election de remplacement, qui n'aboutit pas. Mais il
fait la liaison avec les milieux de 1'extreme-gauche parisieime et vraisemblablement
aussi avec les democrates allemands. A Mulhouse, au debut de mars, le Comite
democrate-socialiste du Haut-Rhin, dont le secretaire est Fanden et futur archiviste
de la ville de Colmar, Mossmann, confie ä Tinstituteur mulhousien Schmitt, la
redaction d'un tri-hebdomadaire entierement en allemand, Volksrepublik,

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