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A Paris le primat de la guerre civile

Desonnais5 comme ä Paris, c'etait le primat de la guerre civile qui s'imposait ä la
politique. Devant lAssemblee legislative le 25 juin 1849, Savoye essaie vainement
de provoquer une Intervention frangaise en faveur des gouvernements palatins et
badois. Le ministre des Affaires etrangeres Alexis de Tocqueville rejette son ordre du
jour. Pour deux raisons: les revolutionnaires rheno-palatins et les badois „avaient
depuis dix ans ete les ennemis les plus acharnes de la France, ils avaient lutte avec la
plus grande et la plus amere energie contre cette tendance du peuple frangais ä
s'etendre vers le Rhin; ce meme parti reclamait il y a un an qu'on lui enlevät 1 Alsace
et la Lorraine".

Tocqueville demontrait qu'il n'etait pas au-dessus dune instrumentalisation aux
fins polemiques de la question de TAlsace-Lorraine: on a vu Savoye lui repondre
dejä sur ce point. Mais c'est son deuxieme argument qui est le plus pertinent. „N'est-
il pas evident que ceux qui viennent de faire dans le Grand-Duche de Bade cette
revolution inopportune et dangereuse, professent exactement les memes principes,
ont exactement les memes tendances, expriment exactement les memes voeux que
les homrnes que nous combattons ici en France, ceux que nous avons vaincus
plusieurs fois en France, les armes ä la main, et que Dieu aidant, nous vaincrons
encore ...Tocqueville dementait pourtant qu'il y eut un accord entre la Prusse et la
France pour Intervention prussienne sur le Palatinat, mais il demontrait ä l'evidence
que les fronts de politique interieure, les interets de la conservation sociale prenaient
le pas sur les interets de politique exterieure.

Et lAssemblee repousse Tordre du jour propose par le depute du Haut-Rhin,
libelle:

„LAssemblee Legislative, considerant l'invasion du Palatinat et du pays de Bade
par des troupes etrangeres, prussiennes et autres, comme attentatoire aux principes
de droit public consacres par la Revolution de fevrier et consacres par Tordre du jour
du 24 mai 1848, et mena^ante pour la tranquillite et la securite de nos frontieres de
TEst, invite le gouvernement ä prendre des mesures pour faire respecter la liberte et
Tindependance du Palatinat et du Pays de Bade."

Conclusion: „le parti germano-alsacien", la barriere sur le Rhin

Pour qui a tendance ä attribuer ä Paris, au centralisme fran^ais, la politique de la
barriere sur le Rhin qui se met en place des ce moment, Tanalyse de la suite
immediate de ces evenements peut etre medite.

Interroge par le Ministre de Tinterieur en septembre 1849, sur ses besoins en
moyens, le prefet du Haut-Rhin, Cesar West, ne ä Soultz-Guebwiller, et qui a fait sa
carriere ä Colmar, se prononce comme suit: „Je considere le parti, que j'appellerai le
parti allemand comme en etat permanent de conspiration. Ce parti compose des
demagogues socialistes de Tune et Tautre rive du Rhin a ses adherents et ses affüies
dans les deux pays. II a pour organe deux journaux de la localite, le Rhin et la
Volksrepublik. II a ses predicateurs et emissaires.,Ce parti momentanement etourdi
apres le 13 juin, revient peu ä peu de sa stupeur, et il a profite de la presence

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