Freiburger historische Bestände - digital

simultanee en Suisse des refugies badois et des refugies alsaciens pour renouer les
liens detendus par la defaite et donner ä son Organisation une extension nouvelle ...
Tai ete informe ä diverses reprises que les personnes de ce departement, connues par
leurs tendances socialistes, se sont transportees ä Bäle ä reffet de se mettre en
communication avec nos refugies ..."

En foi de quoi, le Prefet demande des pouvoirs accrus en matiere de police, un
contröle accru sur les instituteurs ...

Le thfeme de TAlsace gangrenee par la Revolution allemande est desormais
entonne: argument massue, repris sans cesse par les administrations de police, de
justice, de l'enseignement, pour renforcer les repressions. La politique de la baniere
sur le Rhin est desormais preconisee par les autarkes locales.

Sur les bancs du Palais Bourbon, le 25 juin 1849, Savoye avait transmis le dernier
appel du gouvernement provisoire de Bade ä la France republicaine: «Fra^ais,
freres, nous vous attendons, nous vous recevrons au cri de „vive la democratie
universelle". Nous combattrons sous le meme drapeau, le drapeau de l'union frater-
nelle des peuples, contre les tyrans ligues. Les rives du Rhin, oü coulait autrefois le
sang des peuples, verse par les despotes pour agrandir le domaine de leur tyrannie,
deviendront cette fois, le champ de bataille, le champ de la victoire, de la fraternite
des peuples. Les idees de conquete sont etrangeres aux nations libres. Les demo-
crates fran9ais et allemands marcheront en avant en vainqueurs, et renverseront les
trönes de tous les despotes: ils se joindront aux Hongrois vainqueurs de la tyrannie
autrichienne, et la Pologne et l'Italie seront delivrees du joug sous lequel elles
gemissent encore. Au Rhin» au Rhin, tel fut longtemps le cri de guerre de la France
pour la conquete! au Rhin, pour la liberte europeenne, pour la fraternite des nations,
tel est aujourd'hui nous le savons le cri de guerre de la democratie fran9aise. Ainsi
freres de France, nous vous appelons au Rhin. La liberte de l'Europe est en danger, la
France ne peut pas manquer au poste de l'honneur. En avant, au nom de la liberte, de
Tegalite, de la fraternite».

Et Savoye qui savait bien que „les freres de France" ne repondraient pas ä cet
appel, avait ajoute: „A l'heure qu'il est, une parole hardie de la Republique fra^aise
mettrait un terme aux hostilites sur les bords du Rhin, assurerait la liberte des
provinces insurgees, et vous donnerait par lä un ascendant sur les destinees de
l'Europe comme vous n'en avez jamais eu. Vous craignez la guerre, vous l'avez en
Italic Faites4ä cette fois~ci pour la liberte, contre le despotisme, et permettez-moi de
vous le dire maintenant, si vous ne le faites pas dans cette opportunite, vous Faurez
demain, avec tous les desastres d'un moment mal choisi, et contre un million de
soldats sous les armes ..."

Savoye n'allait pas voir sa prophetie se realiser, puisqu'il allait mourir en exil, ä
Londres, en 1868.

Anmerkungen

1 Chez les Culmann» de Bergzabern, Taine etait depute ä la Constituante, et le plus jeune» depute au
Parlementde Francfort, avant d'etremembre du gouvernement provisoire duPalatinat, en 1849. II est
vrai que l'aine etait colonel d'artillerie, ancien eleve de FEcole Polytechnique de la promotion 1808-
1810, ce qui n^etait pas tout recent. Et doit-on citer Goldenberg, ne ä Remscheid en Westphalie en
1802, elu deputefrancais en 1849, ou Kestner, fils de hanovrien, lui aussi depute francais.